LES EXPLICATIONS DE ABDOULAYE MAKHTAR DIOP
CONTESTATION DES JEUNES DE NGOR, OUAKAM ET YOFF
De retour d’un voyage à l’étranger, le Grand Serigne de Dakar a réagi à la violente manifestation des jeunes de Yoff, Ngor et Ouakam qui réclamaient qu’on leur restitue les terres de l’Aéroport de Dakar après son déménagement à Diass.
Le Grand Serigne de Dakar a déploré lundi la tournure qu’a prise la manifestation des jeunes de Yoff, Ngor et Ouakam pour réclamer les terres de l’Aéroport de Yoff. En marge d’un lancement de produits Oilibya à l’hôtel King Fahd Palace, Abdoulaye Makhtar Diop, de retour d’un voyage à l’étranger, a manifesté son opposition à la méthode utilisée. «Si la revendication est légitime, le moyen de protester est déplorable. Je ne pense pas que ce soit par la force que l’on arrive à résoudre des problèmes d’une telle complexité», a-t-il réagi.
Avec la volonté du gouvernement de transférer l’Aéroport de Dakar à Diass, il y a une possibilité de libération des terres sur lesquelles ont été bâties les infrastructures de l’Aéroport de Yoff. «Ça laisse ce terrain libre et le problème de leur nouvelle appropriation se pose.
Donc si par les voies du droit nous pouvons établir que la propriété définitive de ces terrains après réquisition même après non utilisation de l’expropriation pour cause d’utilité publique parce qu’il faut que l’on s’arrête sur la notion d’expropriation pour cause d’utilité publique... Il est avéré du point de vue du droit que lorsqu’un bien public est exproprié pour cause d’utilité publique et que la rai- son pour laquelle l’expropriation a été faite n’est pas réalisée, le bien retour- ne à son propriétaire initial», a-t-il expliqué.
Le Grand Serigne a donc invité à travailler à rétablir la propriété de la collectivité lébou, de Ngor, de Yoff et de Ouakam sur ce terrain-là. «En s’appuyant sur des arguments juridiques, en allant vers des compromis avec le gouvernement, on peut résoudre le problème», a-t-il prévenu.
Pour calmer la situation, il s’est attaché les services de dignitaires de la localité. Il envisage par la suite de mener des négociations avec les autorités afin que les lébous rentrent dans leur droit. «Il faut aussi dire que s’il est avéré que le Président Abdoulaye Wade a octroyé 35 ha à quelqu’un, mais il faut poser la question à savoir pourquoi on affecte 35 ha à un seul citoyen sénégalais.
Sur ces 35 ha, s’il y a des parcelles qui ne sont pas construites, le gouvernement doit trouver des moyens pour résoudre la question. Il faut y aller par le consensus basé sur le bon sens. Même quand on n’a pas les arguments juridiques, il faut que le bon sens nous aide à régler des problèmes», a-t-il soutenu.