LES INDICES D’UN MESSAGER DE DIEU
‘’PROPHÉTIE’’ DE SEYDINA LIMAMOU
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Pour prouver son statut, Limamou Laye a dû avoir recours à certains miracles. On en a quelques d’après des témoignages de ses défunts compagnons.
Sa vie lui présageait un destin prophétique. Quelques signes ou événements avant-coureurs intervenaient dans la vie de Limamou Laye, pour en constituer les preuves. Des faits, qui ont marqué sa vie, ressortent de témoignages de ses amis. Thierno Sarr Thiom, compagnon de pêche de Limamou, rappelait.
«Nous étions à Banjul (capitale de la Gambie) où la pêche nous avait retenus. Un jour que nous nous reposions après le travail, une vieille personne du nom de Kéba Mansali, s’approcha du groupe de mes compagnons et dit qu’il sollicitait une aide pour fendre du bois. Limamou s’offrit et ils s’éloignèrent. Il laissa Limamou marcher devant lui. Arrivé chez lui, il présenta à Limamou un plat bien garni et lui dit : «mange, voici le travail que je voulais faire accomplir, j’ai découvert celui que je cherchais»»
M. Mansali ajoutait : «Je voyais chaque nuit une lumière pointer au-dessus de la case où vous dormez, toi et tes compagnons. Cette lumière vous accompagnait en mer, et je viens de le voir avec toi, lorsque je t’ai laissé marcher devant moi.» «Sache Limamou que Dieu va te charger d’une mission prophétique, dans le prolongement de celle de Mohammad (Psl), tu agiteras le monde», assurait le Gambien d’après Thierno Sarr Thiom.
En peu de temps, Yoff connut une grande affluence d’hommes, de femmes, d’enfants, attirés, les uns par la curiosité, les autres par la piété. Chacun voulait voir, entendre, approcher le Saint Maître. Peu nombreux sont ceux parmi eux qui rentraient chez eux, les autres décidaient de rester auprès de lui.
Sa maison devin étroite pour contenir ces hommes et femmes épris de Dieu. L’étroitesse des lieux se fit sentir avec acuité, lorsqu’ une nuit les vagues furieuses de la mer, propulsées par une marée haute, pénétrèrent brusquement dans les chambres, inondant toute la maison.
«Si vous me photographiez, je ne suis pas leprophète Mohamed»
Les plaintes de ses hôtes furent entendues, puisque le lendemain Limamou se rendit au bord de la mer, accompagné de plusieurs adeptes. Il traça une ligne sur la plage y fit planter des bouts de branches d’arbres, puis s’adressant à la mer, il lui intima l’ordre de ne plus franchir cette barrière. A ses adeptes émerveillés, il dit : «La mer ne me désobéira pas, car elle me connaît, elle connaît mon grade auprès de Dieu ; d’ailleurs elle n’était entrée dans la maison que pour en nettoyer les souillures...»
Des actes loin de convaincre ses détracteurs, qui trouvent dans son dialogue avec l’océan, une preuve supplémentaire de la folie de Limamou. En revanche, pour ses adeptes, qui venaient de gagner sur la mer un nouvel espace habitable, ce fut plutôt un regain de confiance et de foi.
On ne connaît aucune photo ou représentation figurée de Seydina Limamou Laye. Les multiples essais des colons à l’immortaliser sont restés vains. En réplique, Il lançait sur un air de défi : «Si vous me prenez en photo et que ma figure apparaît, laissez-moi et sachez que je ne suis pas le prophète (Mohamed).»