Les jeunes de Mlomp réclament justice et l’indemnisation de la famille
AFFAIRE ANTOINE ROBERT SAMBOU
La visite du Premier ministre Abdoul Mbaye au domicile de feu Antoine Robert Sambou à Mlomp, en marge de l’inauguration du pont d’escale de Carabane n’a en rien entamé la détermination des parents de la victime de réclamer justice. Hier, les jeunes de la localité ont marché de Mlomp à Oussouye pour remettre un mémorandum au préfet et exiger des sanctions contre les militaires meurtriers et une indemnisation pour la famille d’Antoine Robert Sambou
La marche de protestation des jeunes de Mlomp a eu lieu hier. La procession a quitté le chef lieu de la communauté rurale de Mlomp pour se diriger vers la préfecture d’Oussouye. Ils étaient une centaine de jeunes à avoir pris d’assaut la préfecture exigeant un face-à-face avec le chef de l’exécutif départemental. Nonobstant le mémorandum qu’ils ont remis au préfet dans lequel, ils listent les griefs qu’ils font aux militaires, ils ont demandé que le gouvernement procède à l’indemnisation de la famille de la victime de la furie de l’Armée, Antoine Robert Sambou. Dans leurs récriminations, ils demandent à l’Etat de sanctionner les auteurs des atrocités commises sur des citoyens. A ce titre, les protestants souhaitent que l’Armée décampe de Pointe Saint Georges pour rejoindre la base d’Elinking. En vérité, la tension entre la famille d’Antoine Robert Sambou et l’Armée ne date pas d’aujourd’hui. Si l’on en croit le porte-parole des jeunes manifestants de Mlomp par ailleurs cousin de la victime, un autre membre de la famille du nom de José Dinoulé a, lui aussi, été tué par des militaires en novembre 1998. Son corps n’a jamais été récupéré pour les besoins des funérailles et sa famille ignore encore dans quelles conditions il a été tué. Ainsi, selon lui, la mort d’Antoine n’a été qu’une bavure de plus.
Devant le préfet, les manifestants ont dénoncé les bavures des militaires en service dans la zone. «Toute la population de Mlomp est déçue des actes de barbarie perpétrés contre les populations», fulmine le porte-parole de la famille d’Antoine Robert Sambou, avant de renchérir : «si l’armée qui est censée garantir la sécurité des populations tue les citoyens, il y a de quoi s’inquiéter. Nous déplorons l’attitude des militaires en cantonnement à la Pointe Saint George. Ils passent leur temps à semer la terreur dans cette partie du département d’Oussouye», a-t-il, dit.
En conséquence, les manifestants exigent que les militaires «qui ont commis cet acte ignoble soient traduits en justice». «Nous exigeons que la famille soit indemnisée. L’Etat qui veut indemniser les familles des victimes des marches pré-électorales, doit en faire de même. Antoine Robert n’était ni rebelle, encore moins un casseur. Il fut un citoyen exemplaire qui ne connaissait que le travail et il laisse une grande famille à prendre en charge», a laissé entendre Antoine Sambou, devant les locaux de la préfecture. Le préfet qui a reçu les protestants a promis de rendre compte à ses supérieurs hiérarchiques.