Les joueurs du Jaraaf entament un mouvement de grève
POUR DES ARRIERES DE SALAIRES ET DE PRIMES IMPAYEES
Le Jaraaf connait une situation difficile après la décision des joueurs de sécher les entraînements. Cela, pour exiger le paiement d’arriérés de salaires et de primes de victoire.
C’est la tempête au Jaraaf de Dakar. Alors que les dirigeants jubilent pour fêter par la bonne fin du Championnat de Ligue 1 à mi-parcours, les joueurs de football font plonger le club dans un début de crise. En effet, les coéquipiers de Pape Ciré Dia ont entamé, depuis hier, une grève pour réclamer le paiement intégral de trois mois d’arriérés de salaires et de primes de victoire.
«Après notre dernier match de lundi dernier remporté face au Gfc, nous nous sommes concertés pour exiger le paiement intégral de l’argent qu’on nous doit. Depuis le début de la saison, nous n’avons reçu qu’un mois de salaire et perçu deux primes de victoire. Trop c’est trop et nous exigeons le rétablissement de la situation», explique un joueur.
Cette décision a pris de cours les dirigeants et le staff technique, qui n’ont vu l’ombre d’un joueur, hier matin, au stade Demba Diop. Et on risque de vivre la même situation, ce matin, à Iba Mar Diop, où est prévue la seconde séance d’entraînement de préparation de la phase retour. Notamment, le prochain match que le Jaraaf (2e, 28 points +5) va livrer contre le Gfc, à Amadou Barry.
Certes, les dirigeants sont conscients des conséquences de ces perturbations, mais ils disent ne pas être tenus par l’impossible. «Effectivement, les joueurs ne sont pas entrainés ce matin (hier) pour exiger le paiement de salaires. Mais le football, c’est d’abord l’environnement. Je pense qu’on doit donner la priorité à l’environnement, à savoir les conditions d’entraînement, la logistique, le transport et la restauration», a réagi Coumba Ndoffène Fall, le manager général du Jaraaf qui déplore l’attitude des joueurs.
«C’est le matin, quand je suis arrivé au stade que j’ai constaté l’absence des joueurs. Je n’ai appelé personne, ni le capitaine. Parce que j’estime qu’avant de prendre une telle décision, ils devaient discuter avec moi. Et c’est le mal des clubs traditionnels sénégalais», déplore le dirigeant qui révèle que «la masse salariale mensuelle tourne autour de 7 millions Cfa et que rien que pour le déplacement de Ziguinchor, le club a dépensé 4 millions».
Pour ne pas laisser la situation pourrir, Ndoffène Fall promet de trouver des solutions. «J’ai donné la priorité à la compétition. Le Jaraaf est devenu une équipe compétitive. Nous savons que tout travail mérite salaire. Et nous allons payer dans les meilleures conditions», rassure-t-il.
Toutefois, il prévient que «si d’ici la reprise il n’y a pas de solution, le club va faire jouer les juniors ; car la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a».
De l’avis de M. Fall, «les joueurs ne sont pas dans le même niveau de compréhension et n’ont pas les mêmes préoccupations que les dirigeants». «Pourtant en 2011, lorsqu’on gagnait le championnat, on avait accusé deux mois et demi d’arriérés de salaires. Tout le monde a tiré vers la même direction pour atteindre l’objectif. Après le titre, nous avons régularisé les joueurs sur l’avance de 12 millions de la Ligue auxquels on a ajouté pour faire face aux arriérés», se désole Ndoffène Fall.