Les Lions du foot et la traque des biens mal acquis à la Une des journaux
Dakar, 13 mars (APS) - Les quotidiens parvenus mercredi à l'APS traitent d'une diversité de sujets allant de la politique aux faits de société, en passant par le sport, avec notamment l'annonce des 23 Lions convoqués pour la préparation du match devant opposer le Sénégal à l'Angola, le 23 mars prochain, pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde de football 2014. "Sur la liste des 23 Lions convoqués pour le match Sénégal-Angola, du 23 mars prochain, à Conakry, on note deux revenants : Pape Samba Guèye de Métalist Kharkov (Ukraine) et Lamine Gassama de Lorient (France). Deux joueurs qui ont bien leurs repères dans la tanière qu'ils ont déjà fréquentée", rapporte Walfadjri quotidien. Alain Giresse, le sélectionneur des Lions, "maintient son noyau dur", constate Stades. Mais pour Waa Sports, le technicien français "fait du surplace". "Giresse lui-même avait constaté que sa composition d'équipe n'allait pas, du fait d'un déséquilibre aux postes. Mais pour passer de la Guinée à l'Angola, c'est pratiquement le même groupe des 23 qu'il redéploie", écrit le quotidien spécialisé. "23 commandos pour Conakry", estime Tout le sport, citant à sa Une le sélectionneur français des Lions. "Je suis en quête d'équilibre", déclare Alain Giresse. Selon le journal, l'entraîneur français "a déjà l'œil tourné vers son premier test" en équipe nationale, "le pragmatisme en bandoulière". "Thérapie de choc", affiche Sud Quotidien, au sujet de la communication gouvernementale, en annonçant une plate-forme de coordination "pour corriger les faiblesses constatées dans la vulgarisation des actions entreprises en direction des populations par les autorités étatiques". Surfant sur la polémique née de l'annonce du Gouvernement de proposer une médiation pénale aux personnes suspectées d'enrichissement illicite, L'Observateur ouvre sur "les craintes de l'Etat sur l'efficacité de la voie pénale". Selon le quotidien du Groupe Futurs Médias, "l'Etat du Sénégal a peur, très peur de perdre la face dans la traque des biens mal acquis". "Terrorisé par l'impressionnante levée de boucliers contre la médiation pénale, son option officieuse, l'Etat qui doute de l'efficacité de la voie pénale, est aujourd'hui dans un dilemme terrible" lié notamment aux conséquences d'un emprisonnement éventuel des personnes suspectées, ajoute le journal. Il précise que dans le cas où ces individus seraient reconnus coupables, l'Etat "aurait la lourde responsabilité de gérer le traitement quotidien de ces prisonniers de luxe et de garantir leur sécurité", sans compter le fait qu'ils "vont être, avec la sympathie qui pourrait découler de leur séjour carcéral, de véritables adversaires politiques pour le régime de Macky Sall (…)". Le porte-parole du Gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, avait fait l'actualité dernièrement en annonçant que l'Etat avait décidé de proposer une médiation pénale aux personnes suspectées d'enrichissement illicite. Ainsi, avait expliqué M. Coulibay, par ailleurs ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, l'Etat s'engage à renoncer aux poursuites pénales contre les mis en cause, essentiellement des proches de Me Abdoulaye Wade, s'ils acceptent de rembourser, au moins 80 % des montants en cause dans l'affaire des biens présumés spoliés. Cette sortie de M. Coulibaly avait été à l'origine d'un débat nourri. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aminata Touré, avait notamment déclaré qu'il s'agirait là d'une position personnelle de M. Coulibaly. Depuis, la médiation pénale semble devenue une option de moins en moins envisagée. En attendant, Karim Wade, le fils de l'ancien chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, l'un des principaux mis en cause dans la traque des biens mal acquis, "se débarrasse de ses deux appartements londoniens", renseigne Libération. Le journal fait état de "nouveaux éléments" permettant "d'en savoir plus sur le scandale des commissions versées à des dignitaires de l'ancien régime par Sudatel lors de l'octroi à cette société (en 2007) de la troisième licence de téléphonie". "Un quatrième personnage est apparu (dans cette affaire qui a valu la prison à Thierno Ousmane Sy, le conseiller en Tic de Me Wade) : Ibrahima Keïta, ancien président de la Fédération ivoirienne de golf, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis la tentative de prise de pouvoir ratée par la rébellion en 2002", révèle Libération. Au nombre des sujets politiques traités par la livraison du jour de la presse quotidienne, Direct Info souligne qu'Aliou Sall, frère de Macky Sall, est pressenti pour intégrer le Gouvernement, mais cette perspective se trouverait retardée par le veto de Marième Faye, l'épouse du chef de l’Etat sénégalais. L'As ouvre sur un entretien de l'ancien ministre, Mamadou Sidibé, qui "jette un regard circonspect voire sceptique'' sur la gestion de Macky Sall. "On est en train de retarder le Gouvernement avec les audits", dit l'ancien ministre du Plan et du Développement durable, plutôt connu pour son franc-parler, déjà à l'époque où il faisait partie du Gouvernement sous Wade. Pour le reste, les sujets sociaux sont les plus en vue. Le quotidien Enquête évalue ainsi à 500 milliards de francs CFA, en 2012, les sommes tirées du trafic de drogue et de stupéfiants en Afrique de l'Ouest. "Le rapport annuel de l'organe international de contrôle des stupéfiants 2012, présenté hier (mardi), a fait état d'une intensification de trafic de drogue en Afrique de l'Ouest", écrit le journal. Rewmi relaie "le ras-le-bol des femmes détenues de Liberté 6", qui déplorent leurs conditions de vie carcérale. Celles-ci vivent sur la base d'une dépense journalière de 600 francs CFA réservée à chacune d'entre elles, note le journal. Il rapporte que le chanteur Yoro Ndiaye, par exemple, leur est venu en aide en leur offrant les recettes d'un de ses concerts. "L'Etat viole le code forestier", souligne à sa Une le journal Le Quotidien, parlant de l'attribution de plus de 13 ha aux administrateurs territoriaux à Déni Guedj. "Le domaine forestier classé, notamment la bande de filaos qui protège contre l'érosion côtière, est de plus en plus menacé. Il continue de subir toute sorte d'agression", estime ce quotidien. "Et parmi ces agresseurs, ajoute-t-il, il y a la Mutuelle d'entraide, d'épargne et de crédit du personnel de l'Administration territoriale qui a acquis une parcelle de terrain dans une zone classée à Déni Guedj dans le département de Rufisque. Et ce terrain lui a été octroyée par l'Etat, par le biais d'un décret présidentiel signé le 30 juin 2010". Un tout petit peu dans le même sens, Le Populaire rapporte de son côté que le régime du président Abdoulaye Wade "s'est joué" du complexe agropole de Mpal, un "bijou de 6 milliards de francs CFA" installé dans la région de Saint-Louis. Cet agropole "est aujourd'hui au cœur d'une affaire pendante en justice, dans laquelle les anciens hauts responsables du régime libéral ne sont pas étrangers", ajoute-t-il. Loin de ces sujets, Le Soleil annonce que le chef de l'Etat sénégalais a décidé d'allouer un milliard de francs CFA au fonds de promotion de l'industrie cinématographique et audiovisuelle, à partir du budget 2014. "La bonne nouvelle a été annoncée lors de l'audience accordée aux cinéastes sénégalais, lauréats du 23ème FESPACO qui s'est achevé le samedi 2 mars", précise le journal.