Les marchands dégagés, cinq parmi eux arrêtés puis relâchés
DEGUERPISSEMENTS SUR L’EMPRISE DE LA VOIE FERREE AU MARCHE THIAROYE
Hier, au marché Thiaroye, sur l’emprise de la voix ferrée, les marchands ont été déguerpis. Cantines, étals et étalages réduits détruits par les bulldozers.
Hier, la journée a été longue au marché Thiaroye de Pikine. Les commerçants établis sur l’emprise de la voie ferrée ont été délogés par les forces de l’ordre. Cela fait suite à plusieurs sommations qui leur ont été envoyées par les autorités de la ville de Pikine.
Cette opération devait se faire le 15 avril dernier. Ce jeudi matin, les bulldozers ont dicté leur loi. Deux engins mobilisés par les autorités pour mener cette opération sont arrivés sous l’escorte d’une centaine de policiers. Pendant que certains étaient très bien armés, d’autres étaient en civil et guettaient la moindre occasion pour intervenir.
Cette opération s’est déroulée en présence du directeur général du Petit train de bleu. L’atmosphère était tendue, les nerfs surchauffés, certains marchands aux aguets. Mais, cela n’a semblé guère ébranler le préfet du département de Pikine. Selon lui, cette opération est un long processus financé par le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) en collaboration avec la mairie de Pikine.
«Aujourd’hui, après la fin du délai, nous avons décidé de mettre un terme à cette anarchie qui prévaut sur cette emprise du marché Thiaroye. Sur ce site se trouvaient des tabliers, des cantines et une occupation de la voie ferrée. Certains parmi eux ont pu être recasés au Centre commercial grâce à la bonne volonté du promoteur Aliou Diallo », explique Mamadou Mbodj.
Et le préfet d’ajouter qu’« après cette opération, nous allons mettre l’accent sur la sécurisation. Nous sommes là pour tout le monde. L’opération est d’utilité publique. Les rails ne sont pas faits pour exercer une activité de commerce ». Raison pour laquelle, prévient le préfet de Pikine, « nous sommes là et comptons nous opposer à toute réinstallation dans ce lieu réservé uniquement et exclusivement au train. Fini les concessions ! Cela va de leur sécurité. Ils doivent en être conscients. Ils encourent à des risques ».
Cette mise en garde de l’autorité n’est pas bien appréciée par les marchands exerçant leurs activités sur l’emprise de cette voie ferrée. Certains parmi eux l’ont réellement démontré. Ils ont crié par-ci, pleuré par-là. D’autres considèrent ce déguerpissement comme une injustice. « Nous sommes dégoûtés ! Nous avons perdu avec cette opération des millions de francs ! C’est anormal ! Nous demandons l’arbitrage du chef de l’Etat. Des jeunes, des pères de famille, des mères de famille qui étaient là vont aller au chômage !», a ainsi parlé d’un ton dépité Khadim Bamba Thiam.
Au cours de cette opération cinq individus ont été arrêtés et conduits à la police de Thiaroye. Les quatre pour provocation et jet de pierres contre les forces de l’ordre et le cinquième pour incitation à la rébellion. Finalement, c’est aux environs de 18 h 45 qu’ils ont été relâchés.