LES MENACES DE WADE ET DU PDS ONT-ELLES RADICALISE LE VERDICT DE LA CREI ?
À Y VOIR DE PLUS PRES…
« Si la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) condamne Karim Wade, Macky ne passera pas la nuit au palais ». Et Karim Wade écopé, hier à Dakar, d’une peine sévère de six de prison et d’une condamnation à payer 138 milliards de francs !
Et pourtant, Macky se sera bien réveillé ce matin au palais de la République. Si c’est le cas, ils l’auront eu tout faux les militants et responsables libéraux qui avaient fait ce parallèle si téméraire – et qui s’est révélé du bluff retentissant - entre le verdict de la Crei et le sort de Macky Sall, président de la République du Sénégal.
A part quelques velléités d’émeutes survenues en quelques endroits – des tentatives et étouffées dans l’œuf - Dakar et encore moins le Sénégal n’ont connu les brasiers promis par les libéraux si la Crei condamne leur candidat à la présidentielle de 2017.
Oui, la sanction infligée à Karim Wade aurait pu exclure ce dernier de la course à la présidentielle de 2017 – si la condamnation avait été assortie d’une application de l’article 34 rendant impossible une participation du condamné à une élection.
Et peut-être que la grâce présidentielle déjà prêchée par des citoyens comme le journaliste et juriste Cheikh Yérim Seck tirerait Karim d’affaire. Quoique ce dernier traînerait toujours comme un boulet la sanction d’une cour judiciaire.
Karim Wade en a pris pour six ans de prison, mais devrait participer la présidentielle de 2017 à l’instar de Barthélémy Dias - emprisonné le 23 décembre 2011 pour meurtre d’un des assaillants à sa mairie, mais sera élu tout de même élu député à l’issue des législatives de juillet 2012 !
Les partisans de Karim, mais surtout son père, qui a pesé de tout son poids pour que des primaires au sein du Pds fassent de son fils le candidat du parti libéral à la prochaine présidentielle, semblent rêver d’un scénario similaire et pas très loin du miracle.
Voilà Karim Wade condamné - au contraire de ce que prévoyaient les libéraux qui croyaient certainement que le Crei n’oserait pas, tant leurs menaces ont été précises, récurrentes et d’apparence sans ambages de la part d’un parti connu pour sa prompte disposition à la violence et à la ratonnade contre l’adversaire.
Ajoutez à cela sa disponibilité si prompte aux mots d’ordre implicites et/ou explicites du leader Me Wade à qui ils obéissent au doigt et à l’œil. C’est à se demander si les bravades conjuguées des militants du Pds, de Wade n’ont pas vexé la Crei qui, réagissant par amour-propre, a joué à la roulette russe pour voir jusqu’où pouvait aller le Pds dans ses défis.
C’est Wade lui-même qui disait bien avant le verdict qu’il « n’accepterait pas que le Crei condamne Karim » (sic) et comme pour lui faire écho ses troupes disaient ne pas s’attendre à moins qu’une relaxe pure et simple de Karim.
Et il y a aussi l’attitude de Karim face à cette cour pendant le procès. Tous ces faits mis ensemble, toute cette pression mise sur la cour ont probablement poussé la Crei dans une radicalisation qui a tourné au désavantage de l’accusé.
Mais, il ne faut pas vendre la peau de l’ours ; c’est-à-dire qu’il faudra attendre l’issue de la manche suivante que sera le rassemblement auquel Me Wade a invité les libéraux vendredi, après-demain, à la place de l’Obélisque.
De là partira-t-elle l’explosion qui mettra le feu à Dakar et au Sénégal tout entiers ? Et emporter le régime de Macy Sall qui « ne passerait pas alors la nuit au palais » ?
Ce serait alors une manière de différer la destitution d’un pouvoir jugé d’avoir organisé un procès politique pour neutraliser le seul adversaire qui vaincrait Macky Sall à la présidentielle de 2017.