LES MESURES VISANT LA HIERARCHIE DE LA POLICE FONT LA UNE DES QUOTIDIENS
Dakar, 26 juil (APS) - Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS reviennent largement sur les décisions et mesures disciplinaires annoncées la veille par le gouvernement, sur la base d’un rapport d’enquête consacré à une affaire de trafic de drogue supposé au sein de la police nationale.
‘’L’Etat sort la matraque’’ dans l’affaire de drogue qui secoue la haute hiérarchie de la police nationale, annonce Direct Info. ‘’Niang démis, Keïta désavoué’’, titre ce journal en évoquant les mesures visant respectivement le directeur général de la Police nationale, le commissaire Abdoulaye Niang, et l’ex-directeur de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), le commissaire Cheikhna Keïta.
Ces deux officiers de police sont les principaux protagonistes d’une affaire partie de la publication dans la presse d’un rapport rédigé par le second, faisant état de l'implication présumée du premier dans un trafic de drogue.
Sur la base de ces informations de presse, les autorités ont demandé l'ouverture d'une enquête pour situer les responsabilités des personnes concernées. D’où les mesures annoncées à l’issue du dernier Conseil des ministres tenu jeudi.
‘’Après avoir pris connaissance du rapport produit par l’Inspection générale des services de sécurité sur l’affaire du trafic de drogue au sein de la police, le président Macky Sall a limogé hier (jeudi), en conseil des ministres, le commissaire Abdoulaye Niang, directeur de la police nationale, accusé par le commissaire Keïta dans cette affaire’’, rapporte L’Observateur.
‘’Le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, qui a donné l’information hier face à la presse, annonce des sanctions contre le commissaire Keïta, auteur de ces révélations’’, ajoute le quotidien du groupe Futurs médias. ’’Macky tire une première salve’’, ‘’en attendant de nettoyer au Karcher’’, selon Le Populaire.
‘’Un lavage à grande eau de la police +souillée+. Macky Sall a sorti la matraque pour administrer une véritable fessée à la crème de la police. Niang sanctionné en lui faisant comprendre que c’est une manière (de) lui permettre de laver son honneur, Keïta désavoué en attendant de passer à la guillotine pour avoir vendu la mèche’’, commente Direct Info, dans son billet du jouir.
‘’Des mesures disciplinaires fortes contre le commissaire Keïta’’, note Le Soleil, citant le communiqué du Conseil des ministres. Sur instruction du chef de l’Etat, Macky Sall, le gouvernement a décidé, à l’issue de cette rencontre hebdomadaire, ‘’de prendre des mesures disciplinaires fortes à l’encontre du commissaire Cheikh Sadibou Keïta, et à l’égard de toutes les personnes impliquées, à la mesure des fautes établies par le rapport d’enquête administratif’’, écrit le quotidien national.
‘‘Niang sabré, Keïta en route vers l’échafaud’’, renchérit L’As. ‘’Le commissaire Niang a été relevé de ses fonctions pour lui éviter l’humiliation de devoir être convoqué et entendu en tant que DGPN par un officiel de police judiciaire’’, explique le même journal, citant le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly.
‘’Celui qui doit véritablement s’inquiéter, c’est le commissaire Keïta contre qui le conseil des ministres a recommandé des sanctions à la hauteur de ses +accusations mensongères+’’, poursuit L’As, donnant le ton à Sud Quotidien. ‘’L’agneau sacrifié’’, affiche ainsi ce journal à sa Une illustrée d’une photo grandeur nature du commissaire Keïta.
‘’Comme l’on s’y attendait, (…) Cheikh Sadibou Keïta fera ainsi l’objet de +mesures conservatoires et de sanctions disciplinaires+, alors que le directeur général de la police nationale, Abdoulaye Niang, lui, a été relevé de ses fonctions. Des mesures motivées par le rapport de la Direction de l’inspection des services de sécurité’’, rapporte Sud Quotidien.
‘’La police perd la tête’’, juge Walfadjri. ‘’De la poudre aux yeux’’, estime Le Quotidien, là où Le Soleil annonce que le président de la République ‘’a ordonné la poursuite des enquêtes judiciaires engagées par le procureur de la République’’.
Le quotidien national annonce par ailleurs la promotion du commissaire Anna Sémou Faye à la tête de la police nationale. ‘’Le nouveau patron de la police nationale, Mme Anna Sémou Faye, est un commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle. Partout où elle est passée, ses collègues retiennent d'elle la rigueur dans le travail’’, écrit Le Soleil.
‘’Mme poigne’’, souligne Libération, parlant de la nouvelle patronne de la police comme d’une dame de fer. ‘’Décrite comme une +dame de fer+, pointilleuse et rigoureuse+, la nouvelle directrice générale de la police nationale (DGPN), qui a intégré le corps des limiers en 1983, a du pain sur la planche. Anna Sémou Diouf a désormais la difficile mission de redresser la barre et redorer le blason des flics’’, écrit L’As.
D’autant plus que selon Enquête, la nomination de Anna Sémou Faye est ‘’loin de faire l’unanimité’’. Elle ‘’ne serait pas sociable avec ses collègues (…). S’y ajoute que même ses subalternes rechignent à lui présenter le salut réglementaire, arguant qu’elle n’y répond presque jamais’’, ajoute le journal.