LES PIQUES DE L'AS DU MERCREDI 19 JUIN

Idy-Mahmoud Saleh
Manœuvres au sommet. Hier, Mahmoud Saleh, ministre-conseiller auprès du président de la République, a été longuement reçu par le président de Rewmi, Idrissa Seck. La rencontre, qui a eu lieu à la demande de Mahmoud Saleh a été, dit-on, très cordiale. Initiative personnelle ou messager ? Voilà une question dont la réponse éclaircirait bien des zones d’ombre. En tout cas, on verrait mal Mahmoud Saleh, l’un des plus proches conseillers de Macky Sall, l’un des seuls parmi les innombrables ministres-conseillers à assister à la rencontre du Conseil des ministres, faire des démarches pour rencontrer Idrissa Seck sans la demande, l’aval ou le consentement appuyé de son leader. Que se sont-ils dit ? Notre langue au chat… pour le moment.
Islam et Planification familiale
L’imam Ousmane Samb a démonté hier l’argumentaire religieux de certains prêcheurs qui «s’offusquent que la planification familiale» soit pratiquée par les couples musulmans. Lors d’un atelier sur la planification familiale à l’intention des journalistes, il a noté qu’«à l’époque du Prophète Mouhammad (Psl), le coït interrompu était permis et l’Envoyé de Dieu n’a jamais rien dit concernant cette pratique. Cela veut dire qu’il n’était pas contre. Aujourd’hui, des pays islamiques comme l’Iran fabriquent des condoms. Cela veut dire que si les compagnons du Prophète Mouhammad (Psl) disposaient en ce temps de ces méthodes modernes, ils les auraient appliquées», a dit l’Imam. Qui a ajouté que quand le Prophète demandait que les musulmans se multiplient pour faire honneur à la religion, il ne parlait sans doute pas des «enfants hors mariages et indignes, malades ou sans apport pour la société». Sacré Oustaz.
Débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée
C’est certainement Mamadou Diop Decroix qui va danser le «caxagun». L’année dernière, il avait demandé avec insistance à l’Assemblée nationale la tenue d’un débat d’orientation budgétaire. Sans succès. Cette année «nak», la représentation parlementaire va s’y atteler. Et selon nos sources, ce débat va avoir lieu très bientôt. Dans 10 jours au maximum, assurent nos radars, puisque la session ordinaire de l’Assemblée nationale prend fin le 30 juin prochain. Avec ce genre de débat, les députés peuvent orienter le gouvernement dans ses choix stratégiques, au lieu d’attendre que le budget soit élaboré et le voter mécaniquement sans pouvoir en changer une virgule.
Assemblée nationale
Mais cette bonne nouvelle ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. A l’Assemblée nationale en effet, beaucoup de députés passent leurs journées à se tourner les pouces. Certains n’y vont d’ailleurs que pour récupérer les avantages liés à leur fonction : carburant, indemnités…. A part cela, ils ne savent rien de ce qui s’y passe. Depuis la levée de l’immunité parlementaire de Oumar Sarr, Me Ousmane Ngom et Abdoulaye Baldé au mois de janvier dernier, l’Assemblée nationale ne s’est pas réunie une seule fois en séance plénière avec des débats contradictoires. Sauf peut-être pour les questions orales et les questions d’actualité. Et il n’y a pas de débat. C’est dommage. Voilà qui donne raison à Me El Hadj Diouf.
Ahs engage la lutte
Dans notre parution du week-end, nous évoquions la volonté des travailleurs de Aviation Handling Service (AHS Sénégal) d’engager la bataille pour dire non à la mise sous administration provisoire de la société. Hé bien, le combat va commencer. Selon nos radars, dès demain, les travailleurs de Aviation Handling Service (AHS Sénégal) et le Syndicat Unique des Travailleurs des Transports Aériens et Activités Annexes du Sénégal (Suttaas) vont faire face à la presse. Ça va chauffer.
Pétition pour la libération de Rimka
En prison depuis 65 jours (que le temps passe vite !), Karim Wade bénéficie toujours de soutiens au sein de certaines franges de la population. Depuis hier, ses amis, souteneurs et sympathisants ont mis sur pied un mouvement dénommé «Mouvement libérez Karim». Pour arriver à leurs fins, ils ont lancé hier un site web : www.liberezkarimwade.com. Selon les initiateurs, le site a pour vocation d’être un espace pour signer la pétition pour la libération de l’ancien ministre d’Etat, de montrer ses réalisations et de contribuer à l’éclatement de la vérité. Le mouvement, disent-ils, est présent dans les 14 régions du pays, dans 21 pays africains, 9 pays d’Europe et 18 Etats aux Usa. Ils annoncent à partir de mi-juillet une tournée nationale d’explication à l’intérieur du pays.
Karim Wade
Restons avec le fils de Abdoulaye Wade pour dire que ses souteneurs sont en train d’internationaliser la bataille. Aujourd’hui, les libéraux de New York, sous la houlette de Thialal Sabara, ancienne conseillère économique et sociale, organisent un sit-in devant le siège des Nations Unies. Ils entendent montrer à l’opinion internationale que Macky Sall garde dans ses geôles des prisonniers politiques et exiger la libération de Rimka et cie.
Un père, son épouse et leur fillette de 3 ans meurent dans un accident
«Le tronçon de la mort», pour reprendre le surnom que les populations du Baol ont donné à l’axe Bambey-Touba, vient de faire de nouvelles victimes. En effet, une violente collision entre une fourgonnette en provenance de Kaolack (plus précisément du village de Ndiane Kaw) et un bus de transport en commun en provenance de Dakar a fait un bilan macabre de trois pertes en vies humaines et quatre blessés graves. Le drame s’est produit à 9 heures 38 minutes, à hauteur du croisement du Centre National de Recherches Agricoles (Cnra) de Bambey. L’accident a été d’une telle violence que les trois occupants de la fourgonnette ont tous péri sur le coup. Il s’agit d’un père de famille âgé de 37 ans, de son épouse de 24 ans et de leur petite fille âgée seulement de 3 années.
Un père, son épouse et leur fillette de 3 ans meurent dans un accident (bis)
Arrivés sur les lieux du drame, les éléments de la nouvelle caserne des sapeurs pompiers de Bambey et les gendarmes n’ont pu que constater l’ampleur des dégâts. Les trois corps sans vie ont été acheminés vers le centre hospitalier régional Heinrich Lübke de Diourbel, alors que les blessés, eux, ont été transportés au centre de santé de Bambey. Le chauffeur du bus, qui a été interpellé, se trouve présentement en garde-à-vue à la gendarmerie de Bambey, en attendant d’être présenté au procureur de la République ce mercredi matin. Une enquête a été ouverte par les pandores pour élucider les circonstances de cet accident meurtrier.
Kukoy Samba Sagna est mort
L’auteur du putsch manqué contre le Président Daouda Diawara en 1981 est décidé hier après-midi à Bamako. Koukoye Samba Sagna a été expulsé du Sénégal vers le Mali par les nouvelles autorités, malgré sa nationalité sénégalaise. Son corps se trouve présentement à la morgue d’un hôpital à Bamako, en attendant son rapatriement soit au Sénégal ou en Gambie. Ses proches sont en train d’organiser une levée de fonds pour aider au rapatriement de son corps. Ses partisans basés aux Etats-Unis accusent le Président Macky Sall. Sur les ondes de l’émission Hello Gambia animée par Baba Aidara, ils ont exprimé leur surprise de l’expulsion de Kukoye alors qu’il était en cure à la suite d’un empoisonnement dont il a été victime. Koukoye avait révélé avoir échappé à un empoisonnement des services de Yaya Jammeh à Bissau.
Saccage pavillons
Des portes fracassées, des débris de verres. C’est l’indescriptible décor qu’offrent plusieurs chambres au campus de Dakar, visitées avant-hier par des étudiants de la Faculté de Lettres qui ont délogé les occupants sous le prétexte que ces chambres appartiennent aux « cas sociaux ». Mais pour le Directeur du Coud Abdoulaye Diouf Sarr qui tente tant bien que mal de faire régner un peu d’ordre dans ce « temple du désordre », la pilule est trop amère pour être avalée sans piper mot. Il a donc hier matin tapé du poing sur la table et les étudiants coupables de ce saccage seront recherchés pour être traduits en justice, a-t-il promis. La direction du Coud a même demandé à l’Etat de revoir les franchises universitaires pour permettre aux forces de l’ordre de pouvoir intervenir dans de pareils cas.
Khadim Lô Gaydel tance l’Etat et les enseignants
Serigne Khadim Lô Gaydel a déploré hier la crise qui sévit dans le système éducatif. C’était en marge de la célébration du Gamou du 18 juin dans son fief de Bakhdad à Thiès. Selon lui, dans ce combat mortel qui oppose les enseignants et l’Etat, ce sont les enfants qui seront les grands perdants et le pouvoir, Macky Sall en tête et les syndicats d’enseignants doivent faire preuve de dépassement. Il a ajouté que l’éducation doit être le socle sur lequel se bâtit une société. C’est le chef de l’Etat Macky Sall qui est interpellé pour faire en sorte que cette page sombre soit définitivement tournée. Dans la conduite des affaires de l’Etat, il a invité Macky Sall à retrouver l’indulgence et la clémence qui le caractérisaient dans les années 1993. Le marabout a, par ailleurs, appelé le gouvernement à s’occuper davantage du monde rural en cette veille d’hivernage.