LES POLICIERS SONT TOUJOURS DEVANT LES AMBASSADES ET LES INSTITUTS FINANCIERS
NON EFFECTIVITÉ DE LEUR REDEPLOIMENT ANNONCÉ PAR LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
Annoncé à grande pompe, le retrait des policiers en garde statique au niveau des ambassades et certains instituts financiers n’est pas encore effectif.
Le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo avait ordonné, avant-hier, le retrait de ses hommes en garde statique dans les ambassades, au niveau de certains instituts financiers et auprès de certaines personnalités résidant à Dakar, estimés à 419 éléments, au profil de l’effectif opérationnel. Cette mesure annoncée, en grande pompe, par le ministre, lors de sa visite dans les commissariats spéciaux du Port de Dakar et de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor ainsi qu’au Camp Abdou Diassé, n’a pas été effective. Pour preuve, une descente au niveau de l’ambassade de France et au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a permis de constater l’inapplication de la mesure.
A l’entrée des locaux de l’ambassade de France, 5 éléments du Groupement mobil d’intervention (Gmi) et un agent de la Sagam assurent le contrôle. Et des renseignements recueillis sur place, il ressort que le dispositif au niveau de l’ambassade de France n’a pas changé. «Les agents vaquent toujours à leurs occupations», renseigne un homme d’une quarantaine d’années, à sa sortie de l’enceinte de ladite institution diplomatique. Au niveau du siège de la Bceao, sis à l’avenue Abdoulaye Fadiga, le décor est identique. Des policiers continuent d’assurer la garde aux alentours du bâtiment.
Il faut rappeler, par ailleurs, que cette mesure de retirer des agents affectés pour veiller à la sécurité de certaines structures est née des dénonciations faites par les autorités policières, hier, lors de la visite du ministre. Lesquelles se plaignaient d’un manque d’effectif.
Cependant, joint par téléphone, l’Adjudant Mbaye Sady Diop, le chargé de communication du ministère de l’Intérieur a confié que la mesure est effective depuis hier. Seulement, vu la non effectivité des retraits des éléments postés dans certaines structures, il précise : «Le ministre avait dit qu’on va le faire progressivement. On va aviser les gens et leur dire exactement ce dont on a besoin. Parce que, c’est l’aspect sécuritaire qu’on priorise. Il faut d’abord la sécurité des populations. On va essayer, nous, de les reprendre pour pouvoir renforcer le Gmi. On n’a pas encore désigné exactement ceux qui seront retirés, mais on va retirer le maximum de nos éléments», indique-t-il.
C’est le ministre lui-même qui a fait la déclaration, confie l’Adjudant Diop, qui précise qu’«on va le faire, en l’échelonnant. On ne va pas le faire le même jour, mais cela se fera, petit-à-petit» poursuit-il, avant d’ajouter : «On a déjà commencé dans certaines ambassades».