LES POLITICIENS CHERCHENT À SE PROTÉGER DES TRAHISONS DONT ILS SONT SOUVENT L'OBJET
TALLA SYLLA ÉCRIT À SenePlus ET RÉAGI AU PROJET DE LOI SUR L'ÉLECTION DES MAIRES
De la Californie, où il réside en ce moment, Talla Sylla a envoyé à SenePlus la déclaration suivante :
"Depuis 1998, je prône l'élection des maires et PCR (Président du Conseil Régional ou Rural) au suffrage universel direct. La proposition actuelle consistant à garantir simplement l'élection de la tête de liste (majoritaire ou proportionnelle), sans toucher au mode de scrutin, n'apporterait fondamentalement rien de nouveau pour le peuple.
Il s'agit juste d'une tentative des politiciens de se prémunir contre les "trahisons" très fréquentes entre eux au moment du "partage des postes" au lendemain des élections.
Il faut plutôt mettre un terme au mode de scrutin majoritaire à un tour (Raw Gaddu). Ce système en vigueur pour les locales est exactement celui que les sénégalais ont combattu et cru avoir terrassé le 23 juin 2011. Saviez-vous qu'il est possible d'être élu avec moins de 25% des suffrages valablement exprimés?
La rupture, c'est assurer l’élection des maires et des PCR au suffrage universel direct à l’échelle de la collectivité concernée. Les conseillers étant élus à l'échelle des quartiers (pour les communes), villages (communautés rurales) et départements (Régions) au prorata de la population. L’élu formerait son «équipe», et serait alors contrôlé par l’organe délibérant de la collectivité désormais pourvu du droit de voter une «motion» contre l’exécutif local, donc, d’entraîner sa démission.
L’élu aurait l’obligation de rendre compte de tous ses actes à l’organe délibérant. Cette proposition entend lutter contre une forme de licence -et d’impunité- des élus locaux en même temps qu’elle veut promouvoir la participation de citoyens dépourvus d’attaches partisanes mais dignes de confiance, à la gestion des affaires de leur localité. Elle n’exclut évidemment pas le droit des partis politiques à solliciter le suffrage des populations."