LES PRÉCISIONS DU MINISTRE
HEURES SUPPLEMENTAIRES DANS LA FONCTION PUBLIQUE
Le ministre de l’Économie et des Finances s’est prononcé sur la suppression des heures supplémentaires. Amadou Bâ soutient qu’il ne s’agit pas d’une suppression mais d’un encadrement parce qu’il a été constaté que certains agents de la fonction publique bénéficient des heures supplémentaires, même en congé.
Depuis quelques jours, la question de la suppression des heures supplémentaires est agitée dans l’administration. Une nouvelle qui a mis dans tous leurs états les syndicats des fonctionnaires. Interpellé à ce sujet, le ministre de l’Économie et des Finances a tenu à recadrer le débat. «L’octroi d’heures supplémentaires obéit à des règles. En un moment donné, on a considéré tous indument que les heures supplémentaires étaient des compléments de salaires aussi bien pour ceux qui faisaient des heures supplémentaires que pour ceux qui ne le faisaient pas. Nous avons vu dans les états de ce mois, des agents qui sont en congé bénéficier d’heures supplémentaires parce que tout simplement on avait une automaticité. Tous les mois, on reprenait les mêmes états et on donnait des heures supplémentaires à tout le monde», explique Amadou Bâ. En raison de ces irrégularités, les autorités ont pris le problème à bras le corps pour trouver des solutions.
Cependant, il y a nuance car il ne s’agit pas d’une suppression des heures supplémentaires mais d’un encadrement. «Le gouvernement ne peut pas supprimer les heures supplémentaires, cela n’a pas de sens. Ce que nous voulons, c’est que les heures supplémentaires soient perçues par ceux qui font effectivement des heures de plus. Il y a un travail d’audit qui est en train d’être fait au niveau du ministère de l’Économie et des Finances, particulièrement au niveau de la Direction du budget pour que les états qui nous parviennent ne soient pas considérés comme lettre à la poste et exécutés immédiatement. Nous faisons un contrôle a priori, ce qui ne se faisait pas et qui a permis de rejeter beaucoup d’états qui ne sont pas conformes», affirme M. Bâ.
À l’en croire, le gouvernement a entrepris un travail de rationalisation qui ne concerne pas seulement la masse salariale, mais l’ensemble des charges de l’État. «L’audit a été fait sur l’ensemble du budget et poste par poste, nous apportons des corrections car il y a eu beaucoup de manquements, beaucoup de dérapages, beaucoup d’exagérations au niveau des heures supplémentaires et nous avons demandé l’application des textes», précise-t-il.
«BEAUCOUP D’EXCES, D’EXAGERATION AU NIVEAU DES HEURES SUPPLEMENTAIRES»
Cependant, selon le ministre, les secteurs qui utilisent naturellement ce procédé ne sont pas concernés par la mesure. «Aujourd’hui, dans les secteurs où les gens travaillent la nuit, les dimanches, nous n’avons pas touché aux heures supplémentaires tout comme dans la sécurité où nous savons que les postes de police et de gendarmerie ne sont jamais fermés. Mais il y a des agents qui n’ont pas droit aux heures supplémentaires, or il était arrivé dans notre administration que tout le monde perçoit des heures supplémentaires, même les absents. On a entrepris un travail de correction», indique Amadou Bâ.
RAPPORT DE L’IGE ?
A propos du dernier rapport de l’Inspection général d’État (Ige), Amadou Bâ rappelle que le président de la République a inscrit sa gestion dans la transparence et la réédition des comptes. «Dès lors que le contrôle relève des manquements, il y a lieu de prendre des mesures de correction pour pouvoir régler un certain nombre de questions. Le président de la République qui est destinataire du rapport et des recommandations, ne manquera pas de prendre toutes les mesures nécessaires pour que des manquements de cette nature ne se renouvellent plus», soutient l’argentier de l’État. Amadou Bâ pense qu’au-delà des sanctions, il faut un contrôle a priori. «Cela est extrêmement important et dans toutes les administrations et toutes les actions, il y a la mission de contrôle a priori qui est absolument nécessaire et qui permet d’avoir des règles très claires et d’éviter d’être dans une posture d’avoir à sanctionner négativement en cas de manquement », dit-il.