Les professionnels du nettoiement menacent de déposer un préavis de grève
DEPITES PAR L’INERTIE DE L’ETAT FACE A LEURS DOLEANCES
Dakar risque de renouer avec les tas d’ordures ménagères.
Le Front unitaire des syndicats du nettoiement (Fusn) menace de déposer un préavis de grève si dans les jours à venir, l’Etat ne manifeste pas une volonté à régler les dysfonctionnements notés dans leur secteur. «Si, dans les jours à venir, aucune disposition n’est prise par les autorités par rapport à nos correspondances relatives à nos doléances, nous allons déposer un préavis de grève. Cela fait 5 ans que nous courons derrière la validation de notre Convention collective : la seule solution pour supprimer la précarité dans notre secteur», a averti Madany Sy. Coordonnateur du Fusn, il exige aujourd’hui «un règlement définitif de leur plate-forme revendicative qui perdure».
En conférence de presse,hier, il a déploré l’inertie des gouvernants qui tardent aujourd’hui à poser «un acte positif réel» à l’endroit des 1500 professionnels du nettoiement. Il a exprimé le ras-le-bol du Fusn, face à ce qu’il appelle le «sur place» dont fait preuve l’Etat.
Où va l’argent des ordures ?
Pour le Sg du Syndicat du nettoiement, il y a une grande arnaque qui ne dit pas son nom, avec Véolia. «Véolia gagnait 3 milliards de francs Cfa/an pour gérer seulement Médina et Dakar-Plateau, alors qu’aujourd’hui les 19 communes d’arrondissement que compte la ville de Dakar n’ont que 5,5 milliards de francs Cfa/an, soit la moitié du budget annuel (13 milliards de francs Cfa) injecté dans le secteur du nettoiement».
D’où leur interrogation pour savoir : «Où va l’argent des ordures ?» Ce qu’il qualifie même «de détournement d’objectif» avant de réclamer justice en interpellant Macky Sall, lui qui parle de «Yonu yokkuté» alors que pour eux c’est d’un «Yonu toroxté» dont il est question.
Madany Sy de réclamer, par ailleurs, une direction des ressources humaines (Drh) ainsi que le recrutement de personnels. Même la question des salaires n’a pas été éludée par M. Sy qui dit ne pouvoir plus admettre leurs retards.
Poursuivant, il a estimé que le Fusn, dans sa dynamique de veille par rapport au fonctionnement du système aurait mérité son intégration à des structures comme le Conseil économique social et environnemental (Cese) vu la maîtrise des questions environnementales. Au Cese, dit-il, «ce sont des gens qui ignorent nos problèmes qui nous y représentent».
Selon M. Sy, Khalifa Sall doit les recevoir, comme il a fait avec les concessionnaires.