LES QUOTIDIENS COMMENTENT LES AUDITS DE L’ARMP
Dakar, 30 août (APS) – Le dernier rapport de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), publié jeudi et axé sur la commande publique en 2011, est largement commenté par les quotidiens reçus vendredi à l’APS.
Dans ce rapport, l’ARMP a présenté les audits de 99 structures pour l'exercice 2011. Ces audits évaluent le niveau d'application des procédures de passation des marchés publics par les autorités contractantes (entreprises publiques, collectivités locales et autres structures relevant de l'Etat) et comparent les taux de décaissement de l'argent public avec l'échelle d'exécution des marchés.
La réalisation de ces audits physiques et financiers et l’exercice de leur présentation au public trouvent son fondement juridique dans l'article 2.8 du décret n° 2007-546 du 25 avril 2007 portant sur l’organisation et le fonctionnement de l'ARMP.
L’ARMP "décèle des vices dans l’attribution des marchés", note Le Soleil qui ajoute : "Dans son rapport d’audit, au titre de la gestion 2011 sur les passations de marchés publics, présenté hier, l’ARMP a noté des critères discriminatoires et abusifs dans les procédures d’appels d’offres".
A propos dudit rapport, Walfadjri titre : "Les bons et les mauvais élèves des marchés publics". Dans cette distribution des points, Walfadjri précise : "Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) : la bamboula à haut débit ; la SENELEC surestime ses besoins ; Ville de Dakar, APIX et Agence de développement municipal (ADM) [passent] en classe supérieure".
L’Observateur et Le Populaire évoquent le dernier rapport de l’ARMP presque dans les mêmes termes, en titrant respectivement : "Les derniers cafards du régime de Wade" ; "Les derniers coups des hommes de Wade".
"La gestion de nos deniers publics manque de transparence. Entre surfacturations, pratiques collusives, simulations de concurrence, la majorité des autorités contractantes ont montré des failles gravissimes (…) Le manque de transparence et les surfacturations sont érigées en règle de conduite (…)", écrit L'Observateur.
Le Populaire signale que "1.967 marchés ont été audités par quatre cabinets, et la tendance qui en ressort est une présence accrue des [marchés de] gré à gré", c'est-à-dire des marchés attribués sans appel d'offres et par entente directe des autorités contractantes avec les entreprises chargées d'assurer la commande.
Les marchés de gré à gré, au nombre de 87, "constituent 63% des marchés passés", selon Le Populaire qui, déclarant citer l'ARMP, évalue ces marchés à 157.549.857.000 francs Cfa".
"Des pratiques, dont le fractionnement et la collusion, ont été remarquées dans beaucoup d’entreprises. Ce qui constitue une entorse aux règles les plus élémentaires du Code des marchés publics", signale Le Populaire.
Les journaux Enquête et Sud Quotidien s’intéressent surtout aux institutions épinglées par l’ARMP dans le rapport.
''Assemblée nationale hors la loi", titre Enquête, qui écrit : "Au Sénégal, le respect des dispositions du Code des marchés publics n’est pas l’apanage de tout le monde. L’Assemblée nationale continue de passer des marchés en dehors du Code des marchés publics. [...] Les auditeurs de l’ARMP se sont vus refuser l’accès aux archives de l’hémicycle".
Sud Quotidien fait état d'"institutions d’exception", en citant l’Assemblée nationale et le Conseil économique et social (CES), devenu aujourd'hui Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le journal constate, sur la base du rapport de l'ARMP, que ces deux institutions "rechignent toujours à se conformer au Code des marchés publics".