LES SÉNÉGALAIS FONT MOINS D'ENFANTS QU'AVANT
STATISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES
Contrairement aux idées reçues, la population du Sénégal ne croît pas à un rythme incontrôlable. Cela ne signifie pas pour autant que le nombre actuel ne pose pas problème pour sa gestion. Les résultats du recensement général de la population que l’Ansd publie aujourd’hui, recèlent encore d’autres surprises.
Partant des projections effectuées à partir du dernier recensement de la population, on a pris l’habitude de penser et de considérer que, avec son taux de natalité, la Sénégal devrait avoir une population légèrement supérieure à 13 millions d’habitants.
Et tout le monde, les décideurs comme l’opinion nationale, attendait que les résultats du recensement effectué à la fin de l’année écoulée, viennent conforter cette présomption. Or, d’après les informations recueillies par Le Quotidien, il semble que les résultats qui seront annoncées aujourd’hui vont apporter bien de surprises.
Ainsi, l’information de taille est que le taux de natalité des Sénégalais a légèrement baissé, passant de 2,7 à 2,5%. Ce qui fait que la population totale du pays n’atteint actuellement pas les 13 millions d’habitants, bien en-deçà des prévisions.
Ces dernières prévoyaient en effet, un total d’au moins 14 millions d’habitants. Le Recensement général de la population, de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (Rgphae) va pourtant confirmer d’autres présomptions, notamment celles qui concernent la jeunesse de notre population.
Comme tout le monde la sait, la majorité des Sénégalais ont moins de dix-huit ans. Et une bonne partie de cette masse de jeunes a une instruction des plus élémentaires.
Cet élément va fortement jouer dans les années à venir, surtout quand il va s’agir de concevoir et de mettre en place des politiques de création d’emplois. Même si les pouvoirs publics mettaient en place des conditions pour obtenir des milliers d’emplois, ces postes ne s’adresseraient qu’à des personnes instruites, ou à tout le moins, dotées d’un certain niveau de formation. D’où le besoin de penser à la formation.
En plus de cela, les questions d’aménagement du territoire vont devenir de plus en plus urgentes, car le recensement démontre que les Sénégalais s’urbanisent à un rythme effréné. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la proportion ruraux-urbains est de 65 à 35%, l’enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) révèle que nous en sommes presque à un nombre égal entre ruraux et urbains, ces derniers étant un tout petit peu moins nombreux, dans une variation de 50 à 55% de ruraux.
Un domaine où la parité se concrétise encore plus est celui du nombre d’hommes et de femmes, qui est quasiment équitable. Le Sénégal est sur ce point-là, l’un de ces rares pays qui voient ses citoyens se répartir de manière quasi égale entre les sexes.
Bien entendu, les documents de l’Ansd ne commentent pas les données publiées par les services de la statistique de l’Etat. Il n’empêche qu’en privé, les fonctionnaires, entre eux ou avec leurs supérieurs, n’hésitent pas à indiquer que certaines des données révélées par ce recensement imposeront d’énormes défis au pays, et surtout à ses dirigeants.
On a parlé plus haut de l’aménagement du territoire, qui est une absolue nécessité, pour stopper la macrocéphalie de Dakar, qui s’accentue avec les années et les crises. Mais il y a également le besoin d’assurer un système de sécurité sociale solide et pérenne, car l’équilibre homme-femme n’est atteint, dans une pyramide normale, qu’à la maturité.
Dans un système normal, on note à l’enfance plus de garçons que de filles, et à la vieillesse, on a plus de femmes que d’hommes. Pour éviter une plus grande féminisation de la pauvreté, des mesures de protection doivent déjà être prises, ou renforcées là où elles existent.
Au vu de ces éléments préalables, on peut s’attendre que le document publié par les services du directeur général, Babakar Fall, révèle d’autres secrets encore plus intéressants.
Il faudra toutefois noter que ces informations préalables ne renseigneront pas totalement sur les secteurs de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage, où les enquêtes se poursuivent encore.