LES SALAIRES DES DG EN QUESTION
LA MASSE SALARIALE DE LA FONCTION PUBLIQUE EST ESTIMÉE À 750 MILLIARDS DE FRANCS CFA
Le passage du ministre de l’Economie et des Finances devant l’Assemblée nationale a été une occasion pour les députés de poser plusieurs questions.
Les députés ont déploré le montant excessif des salaires, traitements et indemnités payés à certains directeurs généraux et hauts fonctionnaires de l’Etat. Ils ont souhaité que l’Etat apporte des correctifs afin de les rendre conformes à notre niveau de développement. En réponse, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ juge qu’une étude sérieuse sur les salaires doit être menée.
750 MILLIARDS DE SALAIRES, CE N’EST PAS SOUTENABLE
Amadou Ba admet que suite à une déstructuration de la fonction publique, le niveau des salaires a atteint actuellement la masse critique de 750 milliards de francs Cfa. «Cela est difficilement soutenable par le budget. L’Etat a engagé un audit sur la rémunération dans la fonction publique et a dégagé à cet effet une enveloppe de 150 millions de francs Cfa», explique le grand argentier de l’Etat qui soutient qu’en attendant les résultats de cette étude, l’Etat n’envisage pas en 2015 une augmentation de salaire.
De nombreux parlementaires ont interpellé le ministre des Finances sur ce qui apparaît comme une préférence de l’Etat pour les entreprises étrangères comme Necotrans, Bolloré, Total, Orange et Senac. Pour ces députés, les ententes assimilables à de la concurrence déloyale se nouent entre ces entreprises, au détriment des sociétés sénégalaises. Dans sa réponse, Amadou Ba dégage en touche toute idée de favoritisme et estime que l’attribution des marchés publics se fait à travers des appels d’offres transparents.
LE CENTRE DE CONFERENCE DE DIAMNIADIO A COUTE 59,6 MILLIARDS
Pour la énième fois, le coût du Centre international de conférence de Diamniadio, qui intéresse particulièrement l’opinion publique, a été posé sur la table. Les députés ont invité le ministre des Finances à les édifier sur le coût réel du centre international de conférence de Diamniadio. Amadou Bâ indique que pour le financement du Centre de conférence de Diamniadio, la coopération turque a permis de mobiliser 31,9 milliards complétés par un financement interne de 27,7 milliards. Des travaux complémentaires comprenant des routes, des échangeurs, un héliport, la connectivité à l’eau potable et l’électricité ainsi que des ouvrages d’assainissement y ont été réalisés, portant le coût du centre à 59,6 milliards. S’agissant du coût de la rénovation du building administratif soulevé par les députés, le ministre des Finances estime qu’un marché d’un montant de 17 milliards avait été passé depuis plus de 2 ans suite à un appel d’offre et financé par la Boad.
ENCORE ARCELOR MITTAL
La polémique autour de l’affaire Arcelor Mittal est loin de s’estomper. Hier, Aïda Mbodj et Modou Diagne Fada du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont trouvé incompréhensible que les 400 milliards que le Sénégal, devait recevoir dans l’affaire Mittal soient réduits à 75 milliards. Mais pour Amadou Bâ, c’est dans le souci de ne pas laisser perdurer une situation préjudiciable aux intérêts du Sénégal et surtout de récupérer sa mine, que le gouvernement a passé un protocole avec Mittal. Et la société indienne a accepté de verser 150 millions de dollars et de prendre en charge l’ensemble des études techniques effectuées, d’un coût de 50 millions de dollars. «La volonté du Président c’est de rétablir la confiance entre le Sénégal et les investisseurs, parce qu’il y avait trop de contentieux. Le contentieux avec Mittal pouvait prendre énormément de temps. Les projections du Sénégal étaient de 400 milliards, ce n’est pas important. C’est le juge qui tranche, on pouvait même dire 1000 milliards. Je ne vois pas la logique. Pour deux affaires similaires, le juge dit : «le Sénégal a tort, vous payez 50 milliards à Koumba Ressource et dans l’autre affaire Arcelor a tort et va payer 400 milliards». Le dossier d’Arcelor s’arrête là, il n’y a rien de plus», a rappelé M. Bâ.
CONTROVERSE AUTOUR DU BUDGET DU CESE
La hausse vertigineuse du budget du Conseil économique social et environnemental (Cese) qui est passé de 4 534 087 000 francs Cfa en 2014 à 9 353 961 724 francs Cfa en 2015, soit une augmentation de 106,30% en valeur relative, a été énergiquement fustigée par les députés. Mais selon Amadou Ba, le budget n’a pas doublé, contrairement à l’impression car celui en cours avait été élaboré pour 6 mois et non pour un an. «Officiellement, en mai 2013 au moment de l’installation du Cese, leur budget était de 2 229 700 000 francs et ne prenait pas en compte les décrets de nomination du président du Cese et du secrétaire général. En 2014, le budget ne couvrait pas les dépenses de personnel et on leur avait rajouté 800 millions. C’est compte tenu de ça que le budget 2015 a été augmenté», explique le ministre des Finances.