Les sans-emplois devant le mur des lamentations
COALITION NATIONALE POUR L'EMPLOI
La Coalition nationale pour l'emploi (Cne) exige du gouvernement sénégalais le respect de ses engagements électoraux en ce qui concerne la question de l'emploi. C'est pourquoi ils exigent des nouvelles autorités du pays leur insertion professionnelle. Ils l'ont fait savoir hier mercredi 1er mai, lors d'une marche organisée à l'occasion de la fête du travail.
Partis de la place de l’Obélisque, à la suite de l’appel de la Coalition nationale pour l’emploi (Cne), les jeunes diplômés sans-emplois ont manifesté coude à coude jusqu’à la rue 11 X boulevard Général De Gaulle.
Tôt le matin, ils ont investi en masse les Allées de Centenaire. Ils sont Techniciens de pêche et d’aquaculture, sages femmes d’Etat, assistants sociaux, médecins, délégués médicaux, maitrisards, doctorants en Droit, sortants de l’Endss, techniciens de gestion, entre autres diplômés… rivalisant d’ardeur pour dénoncer l’impuissance de l’Etat du Sénégal face à la question cruciale de l’emploi des jeunes.
Partageant tous, le chômage en commun, ces diplômés n’ont qu’une seule ambition : avoir une activité génératrice de revenus pour faire face à la conjoncture et subvenir aux besoins de leurs familles.
Leur marche d’hier à l’occasion du 1er mai est une occasion pour ces jeunes chômeurs de rappeler que «le Travail est un droit». Ne pouvant jouir de ce droit, ils ont exprimé leur courroux avec des messages inscrits sur des banderoles, pancartes et Tee-shirts du genre : « Oui à l’auto-emploi …. Mais trouver nous des financements…, l’Etat demande 100% de scolarisation et 95% de chômeurs…, L’emploi est une priorité nationale… Nous voulons travailler… ».
Suivant tranquillement leur itinéraire jusqu’à la rue 11 X boulevard Général Degaulle sis au rond point de la Banque Centrale (Bcea), ils ont été sommés de s’arrêter par les forces de l’ordre. L’argument avancé c’est que la notification préfectorale indiquerait que la marche s’arrête à ce niveau précis. Les craintes de débordements seront vite dissipées suite à une séance d’explications entre le Commandant Médoune Diaw et le responsable des jeunes sans-emploi, Babacar Ndour.
Obligés de se plier aux ordres du commandant, les jeunes chômeurs ont finalement fait une déclaration au niveau du rond point. Déplorant d’emblée que les syndicats des travailleurs, les organisations patronales et autres ne prennent pas en charge la question de l’emploi. Ils ont exhorté le gouvernement d’honorer les engagements pris dans la déclaration de politique générale en ce qui concerne la question de l’emploi. «Le gouvernement dans sa déclaration de politique générale, avait promis de satisfaire la demande sociale. Il en a donné 5 500 emplois avec une large part accordée aux corps militaires et paramilitaires.
C’est un échec total », a dit le porte-parole de la Coalition nationale pour l’emploi. Et d’ajouter : « C’est regrettable de voir 182 assistants médicaux, 2000 sages femmes d’Etat, 1800 infirmiers d’Etat, 870 agents socio-sanitaires sortants de l’Endss, tous en chômages au moment où des hôpitaux, districts sanitaires manquent de personnels». Tout en incitant l’Etat du Sénégal a organisé le marché de l’emploi, ces jeunes chômeurs réclament des services d’orientations et d’informations, d’appui à l’insertion professionnelle mais également au renforcement des capacités des jeunes sans activités génératrices de revenus. Pour ce faire, note-t-il dans leur déclaration, « l’Etat doit (…) ouvrir les voies du dialogue pour voir comment sortir la jeunesse de la prison que constitue le chômage.»
Les sans-emplois comptent d’ailleurs présenter une plateforme de préoccupations au Président de la République au même titre que les centrales syndicales.