Les surfaces cultivables du pays dégradées à 65 pour cent
Thiès, 6 juin (APS) - La dégradation des terres a atteint 65 pour cent des surfaces cultivables au Sénégal, a révélé le colonel Baïdy Bâ, directeur de la planification et de la veille environnementale au ministère de l'Environnement et du Développement durable.
L'érosion, la salinisation, l'acidification et les pratiques culturales inappropriées sont entre autres facteurs à l’origine de cette situation, a-t-il expliqué mercredi à Thiès (ouest) où il présentait un exposé sur les problématiques environnementales.
La manifestation s’est tenue à l’Ecole nationale supérieure d'agriculture (ENSA) dans le cadre de la Journée mondiale de l’environnement.
D'une manière générale, les dégradations constatées sur l'environnement ont grandement à voir avec le déficit en infrastructures d'assainissement pour les déchets solides et liquides, les pollutions, les nuisances ainsi que les risques technologiques et industriels, selon le directeur de la planification et de la veille environnementale au ministère de l'Environnement et du Développement durable.
L'ancien élève de l'ENSA a également indexé "l'érosion côtière, la diminution de l'effectif de certaines espèces fauniques du fait du braconnage, l'exploitation forestière, l'extraction minière entraînant la destruction des habitats fauniques qui sont aussi des méfaits dégradants de l'environnement".
Aussi, le colonel Baïdy Bâ a-t-il plaidé pour le renforcement des capacités institutionnelles et techniques des acteurs dans la mise en œuvre des actions de conservation de l'environnement et des ressources naturelles.
Il a aussi préconisé "l'intensification de la lutte contre la tendance actuelle à la dégradation de l'environnement et des ressources naturelles dans le respect des conventions internationales y afférentes".
"Cet objectif global vise à réduire sensiblement le rythme de dégradation du cadre de vie et des ressources forestières et fauniques, tout en contribuant à satisfaire les besoins des populations en ressources naturelles et en qualité de vie".
"Donc, il s'agira aussi de contribuer à la sécurité alimentaire par le développement d'activités agrosylvopastorales et de l'aquaculture", a fait observer le colonel Bâ.
Il a noté que "la lutte contre les feux de brousse, la reforestation, le reboisement, la régénération naturelle assistée, l'aménagement et la gestion durable des parcs, des réserves, des aires marines protégées et des zones humides et la valorisation de la diversité biologique, sont des mesures à prendre pour arriver à l'atteinte des objectifs pour la protection durable de l'environnement".
Pour la mise en œuvre de la politique environnementale, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a selon lui reçu en moyenne un budget de 25 milliards de francs CFA par an, ce qui fait que de 2004 à 2011, "ce département a bénéficié d'un volume total de ressources financières qui s’élèvent à plus de 203 milliards de FCFA".
"Ces budgets connaissent une tendance générale à la hausse avec un taux de croissance annuel moyen de 5%", a-t-il relevé, ajoutant cependant que malgré cette croissance moyenne de 5% du budget, il faut noter que "la tendance est à la baisse puisque sur la période 2004-2010, la projection du budget est toujours au-delà des budgets alloués".