LES TAEKWONDOISTES RAFLENT LA MISE
FONDATION ABDOU DIOUF SPORT ET VERTU
Ce sont les Taekwondoistes qui ont été primés lors du 12e gala de la fondation Abdou Diouf "Sport et vertu", tenu hier à Dakar. Le prix d’Excellence est revenu au Gabonais Anthony Myllan Obame. Le Sénégalais Balla Dièye est le lauréat du prix d’Encouragement. L’athlète ivoirienne Ahouré s’est vu décerner le prix d’Honneur.
S'il y a une discipline sportive qui s’est illustrée lors de la 12e édition de la remise des prix de la fondation Abdou Diouf "Sport et Vertu", hier au théâtre Daniel Sorano, c’est bien le Taekwondo.
En effet, le temps d’une cérémonie, l’art martial coréen a troqué son kimono au profit des costumes de la gloire avec 2 titres : le prix d’Excellence pour le champion du monde de la discipline en 2013, à Puebla (Mexique), est revenu au Gabonais Anthony Myllan Obame, puis le prix d’Encouragement à son homologue sénégalais Balla Dièye médaillé de bronze en 2013. La sprinteuse ivoirienne Muriel Ahouré, vice-championne du monde du 100 m en 2013, a reçu la 2e plus haute distinction avec le prix d’honneur. "Cette distinction aura pour but d’assurer une meilleure reconnaissance pour notre sport qui a du mal à exister au Sénégal", assure Balla Dièye, médaille d’or aux Jeux africains d’Alger en 2007.
"Le développement de ces valeurs participe à la formation de notre jeunesse africaine"
Clin d’œil à l’histoire : c’est en 1988, date de l’introduction du Taekwondo aux Jeux Olympiques de Séoul comme sport de démonstration, que voit le jour la fondation avec comme parrain Abdou Diouf. Ainsi sous ses airs de basketteur, en présence du président de la République Macky Sall et d’anciens champions de la piste, notamment Habib Thiam et Lamine Diack, il a appelé à la préservation des vertus qui font la grandeur du sport. "Si le sport nous astreint à la performance, au dépassement de soi, en consacrant l’excellence, d’un autre côté, il nous enseigne aussi l’humilité et la sportivité qui définit notre condition humaine", a déclaré Abdou Diouf. A ses yeux, le développement de ces valeurs participe à la formation de notre jeunesse africaine et vise à lui conférer des références physiques et morales qui l’aideront à relever les défis futurs, affirme-t-il.
Et l’ancien président de l’Organisation internationale de la Francophonie de terminer son allocution en citant le poète allemand Goethe : "C’est par le sport qu’on apprend au corps à saluer l’esprit." Selon la présidente de la Fondation, Maïmouna Kane Touré, l’importance de ces vertus dépasse largement le simple cadre du sport. "Elle a pour but de participer au développement sportif national voire continental en soutenant et en encourageant la pratique sportive à tous les niveaux, dans l’esprit chevaleresque et de fair-play qui la caractérise", affirme-t-elle. Quant à son ancien premier ministre et ancien champion du monde universitaire du 200 m, Habib Thiam, il s’agit, au-delà de ces cérémonies, de passer le témoin à la jeunesse africaine pour se surpasser dans la voie du développement pour le continent noir.
En outre, les chants des griots et autres applaudissements ont rythmé les différents hommages rendus au monde sportif sénégalais et africain. D’autres distinctions ont été attribuées à d’illustres personnages du football africain toujours en activité comme le footballeur ivoirien Didier Drogba et Stephan Keshi, l’ancien entraîneur des Super Eagles du Nigeria lors de la dernière Coupe du monde au Brésil en 2014. En clôture de la cérémonie, des diplômes d’honneur ont été aussi décernés à d’anciennes gloires du football comme El hadj Malick Sy "Souris" et à l’ancien ailier du Foyer France Sénégal des années 40, Charles Wade.
ANTHONY MYLANN OBAME, 26 ANS (PRIX D’EXCELLENCE) GABON
"Une sorte de reconnaissance des immenses sacrifices"
"Cette distinction est la récompense d’un énorme travail qui m’a permis d’aller au sommet du Taekwondo mondial. Et ce prix est une sorte de reconnaissance des immenses sacrifices consentis pour atteindre ce but. En outre, cela prouve que le sport peut être un facteur d’élévation sociale pour toute personne qui est prête à se donner à fond dans l’exercice sportif. Mais aussi procurer du bonheur à cette jeunesse africaine qui rêve de paix et d’avenir meilleur pour notre continent meurtri. Elle est aussi la preuve que l’Afrique regorge d’un grand potentiel qui, s’il est bien exploité, peut être un vrai grenier à champion."
BALLA DIEYE, 34 ANS, (PRIX D’ENCOURAGEMENT) SÉNÉGAL
"Cette saison, je veux entrer dans le Top 5 mondial"
"Ce prix est la récompense d’un travail de longue haleine et aussi une source de motivation dans la poursuite de ma carrière. Cette saison, je veux entrer dans le Top 5 mondial mais aussi préparer les prochaines échéances que sont les Mondiaux en Russie. Pour cela, je compte sur l’État, en particulier sur le président Macky Sall, pour me permettre de me préparer dans de bonnes conditions. Car notre discipline manque cruellement de sponsors. La plupart du temps, on fait avec les moyens du bord. Sur ce, je lance un appel à l’État pour m’aider à satisfaire aux besoins de ma tournée dans 30 pays pour valider le plus de points possibles en vue du classement mondial de Taekwondo."
MURIELLE AHOURÉ, 27 ANS, (PRIX D’HONNEUR) CÔTE D’IVOIRE
"Je dédie ce titre à la femme africaine"
"Je dédie ce titre à la femme africaine et à tous les sportifs africains. Ce prix est aussi la reconnaissance de l’athlétisme africain de la part d’illustres personnalités africaines. Elle me permettra de mieux me focaliser sur mes objectifs que les Championnats du monde d’athlétisme à Pékin, en 2015. Par cette distinction, j’aimerais aussi lancer un appel à tous les sportifs africains que rien n’est facile dans le sport; mais quand on se donne à fond, on peut atteindre la performance. Surtout qu’en athlétisme, le mental et la confiance en soi représentent presque 90% de la performance de l’athlète."