LES TRAVAILLEURS EN GRÈVE LE 20 AVRIL
POUR DÉNONCER LE DÉLAISSEMENT DU PETIT TRAIN DE BANLIEUE
Le Syndicat national des travailleurs du Petit train de banlieue (Synat/Ptb) a convié la presse à la gare ferroviaire de Dakar pour dénoncer le délaissement de celui-ci par les autorités. Le syndicat compte ainsi organiser une grève d’avertissement le lundi 20 avril 2015.
Le Petit train de la banlieue (Ptb) siffle vers la grève. En conférence de presse mardi à la gare ferroviaire de Dakar, les travailleurs du Petit train de banlieue menacent d’aller en grève le 20 avril 2015 pour dénoncer le manque de soutien de l’Etat alors que la société traverse des difficultés financières. En fait, les cheminots notent des manquements graves qui risquent de ralentir à terme le fonctionnement de leur structure.
Aujourd’hui, le tableau financier est loin d’être reluisant : Les recettes, qui sont de l’ordre de 52 millions, ne couvrent pas les dépenses. Car la masse salariale et le carburant tournent autour de 65 millions de F Cfa. «Depuis la signature de la convention Etat-Sncs en 2004, l’Etat nous impose un montant annuel de 500 millions», déplore M. Momar Sall, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du Petit train de banlieue (Synat/Ptb).
Face à cette situation, les travailleurs du Ptb sollicitent de l’Etat une compensation financière pour faire face à leurs charges. Car avec l’inflation, la révision de la convention s’impose pour maintenir le Ptb sur les rails. «Notre comité de pilotage a fini ses travaux pour la révision de la convention et nous attendons au minimum un milliard deux cent millions», précisent-ils.
Cette compensation financière permet de régler définitivement les difficultés de paiement de salaires, les indemnités auxquelles fait face l’entreprise depuis un certain temps.
Par ailleurs, les syndicalistes reprochent aussi à l’Etat une absence de politique ferroviaire. Selon eux, «l’Etat parle plutôt de ses futurs projets à savoir le train Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le Train express régional (Ter) que de l’existant».
Alors que la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (Sncs) dispose d’un parc vieillissant et des voies ferrées dégradantes. Ils ont tenu une série de rencontres avec le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports terrestres, Mansour Elimane Kane, et le secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire, Abdou Ndéné Sall, pour essayer de trouver une sortie de crise. Et sans résultats.
Parlant de ces autorités, Abdou Khadre Dieylani Diop, chargé de l’information du Synat, affirme : «Ils veulent tuer le Ptb au profit d’autres chemins de fer, mais nous ne resterons pas les bras croisés, car trop c’est trop.» En attendant leur grève, ils sifflent leur ras-le-bol.