Les usagers gagnent 200 km sur l’axe Dakar-Bamako
Nouveau corridor par le sud
Le Premier ministre, Abdoul Mbaye, a présidé, hier, une rencontre consacrée à l’ouverture du nouveau corridor Dakar-Bamako qui doit passer par l’axe Kédougou-Saraya-Moussala. La route va faire gagner 200 km sur la distance entre la capitale sénégalaise et celle du Mali et permettra de désenclaver certaines zones à forte potentialité économique.
Désormais, les automobilistes habitués du corridor Dakar-Bamako, par l’axe Tamba-Kidira-Kayes, ont le choix. Avec le nouveau corridor par le sud qui traverse Kédougou, Saraya puis Moussala, ils peuvent rallier la capitale malienne en gagnant 200 km sur la distance Dakar-Bamako. Cette annonce a été faite, hier, par le directeur général de l’Ageroute, Omar Sy, à l’issue d’une rencontre interministérielle présidée par le Premier ministre Abdoul Mbaye et consacrée à l’ouverture de ce nouveau corridor.
Selon M. Sy, la réalisation de ce nouvel axe routier pour relier les capitales malienne et sénégalaise obéit d’abord à un souci d’augmenter les capacités drainantes vers le Mali. « C’est dans ce sens que les deux Etats ont décidé de mettre en œuvre un programme routier en conjuguant leurs efforts avec le soutien de partenaires au développement. A cet effet, des travaux ont été réalisés aussi bien du côté malien que du côté sénégalais », a-t-il expliqué.
L’autre intérêt de ce corridor Dakar-Bamako par le sud, outre qu’il sera le plus court chemin pour aller au Mali, est le fait qu’il permettra de désenclaver certaines zones du sud du pays aux potentialités économiques énormes. « Il y a une forte population du sud qui doit être désenclavée et rattachée aux réseaux structurants. En plus, il ne faut pas oublier que cette zone est riche, sur le plan agricole et minier. Il est donc de la responsabilité des autorités des deux Etats de réaliser des infrastructures routières pour booster l’économie de ces zones. Pour dire que ce nouvel axe routier vient de corriger quelques insuffisances de désenclavement », a indiqué Omar Sy.
Il a précisé qu’en dehors de ce corridor, l’Etat du Sénégal dispose d’un autre programme de construction de pistes de production qui devraient permettre de rattacher tous les villages et toutes les zones importantes aux réseaux structurants.
Pour sa conception, ce nouveau corridor a pris en compte la réalisation de tronçons manquants, la construction de ponts notamment celui de la Falémé à la frontière entre le Sénégal et le Mali, la mise en place de postes de contrôles, d’aménagements connexes comme des pistes de production, des forages et d’autres mesures sociales pour accompagner les populations dans le cadre des aménagements routiers.
Devant être officiellement ouvert à la circulation d’ici fin juin, le directeur général de l’Ageroute, a souligné que le Premier ministre a donné des instructions fortes pour que tous les services techniques impliqués puissent prendre les dispositions nécessaires rendant opérationnel ce corridor à cette date. Parmi ces mesures, il y a notamment celles qui doivent préserver le Parc Niokolo koba que le corridor doit traverser. « En rapport avec les services des Eaux et Forêts, des dispositions ont été prises pour la protection de la faune», a révélé Omar Sy.
L’ensemble des investissements pour la réalisation de ce corridor, long de 805 km du côté sénégalais, a coûté 210 milliards, d’après le directeur général de l’Ageroute.