LIBÉREZ LA VOIE PUBLIQUE !
À PARTIR D'AUJOURD'HUI, KHALIFA SALL INTERDIT LES MARCHANDS AMBULANTS DANS LES RUES DE DAKAR
Les marchands ambulants et autres tabliers devaient libérer la voie publique depuis hier, mardi 30 avril 2013, conformément à l'ultimatum fixé par la mairie de Dakar. Ils seront recasés dans des sites provisoires en attendant l'achèvement, dans six mois, des travaux de construction des centres commerciaux censés les accueillir.
Dans sa détermination à désengorger les rues la capitale et à prendre à bras-le-corps le phénomène des marchands ambulants, le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, avait annoncé que des sites provisoires sont déjà aménagés pour recaser les tabliers installés sur la voie publique d’ici le 30 avril. C’était à l’occasion d’une réunion de concertation avec les différents services de l’Etat qui s’est tenue le jeudi 18 avril 2013 dernier, sur la problématique des autorisations de construire. «Aujourd’hui, nous avons besoin de recouvrer la voie publique. De ce point de vue, nous sommes obligés de les faire partir (…). Ils vont quitter d’ici le 30 avril», avait-il indiqué.
Pour l’édile de la ville de Dakar, «plusieurs sites de recasement» ont été retenus pour cela. Il avait ainsi indiqué n’avoir « aucun intérêt à ce que les tabliers et les ambulants sortent de Dakar, car ce sont des acteurs économiques, mais c’est l’implantation et l’occupation de la voie publique qui est irrégulière. C’est à ce problème qu’il faut trouver une solution».
La ville de Dakar a déjà acheté Félix Eboué et est en train d’acheter toute la zone située entre Félix Eboué et Petersen mais aussi derrière le stade Léopold Sédar Senghor, et tout le reste de l’espace Kermel. «Nous avons trouvé des sites provisoires de recasement et nous nous sommes engagés à terminer le chantier de Félix Eboué dans les six mois. Tout ce qu’on fait, on le fait en concertation, et en harmonisation, pour mettre en commun nos efforts avec l'Agence nationale d'appui aux marchands ambulants (ANAMA)». Et, il s’agira de construire des ensembles pour accueillir ces «acteurs économiques», au fur et à mesure que les moyens seront disponibles, avait relevé le maire de Dakar.
Cependant, les concernés, même s’ils se disent favorables au principe de la «formalisation» pour désengorger Dakar, se disent opposés à tout recasement provisoire, préférant attendre que les chantiers du site de Félix Eboué soient achevés dans six mois. La Synergie des marchands ambulants (SYMAD) l’a exprimé, face à la presse il y a quelques jours à Dakar.
De l’avis d’Adama Sow, son secrétaire général, «la majorité des marchands ambulants ont refusé d’être recasés dans ses sites, car ayant peur que leur métier ne marche plus. En plus, ce sont des sites très enclavés et étroits. Donc, nous ne pouvons pas entrer dans ces sortes de hutte».
Situé près du centre-ville de Dakar, le site de Félix Eboué à lui seul est prévu pour accueillir «2300 ambulants».