LIBREVILLE "CONDAMNE AVEC VÉHÉMENCE" L'INCENDIE DE L'AMBASSADE DU BÉNIN AU GABON
Libreville, 14 avr 2015 (AFP) - Le gouvernement gabonais a "condamné avec véhémence" l'incendie dimanche à Libreville par des manifestants de l'ambassade du Bénin au Gabon;
"Le gouvernement (...) exprime ses regrets au gouvernement du Bénin et condamne avec véhémence la destruction" de la chancellerie, indique un communiqué parvenu lundi soir à l'AFP.
"Loin d'être le résultat d'un mouvement populaire instantané opposé aux intérêts du Bénin, ces actes de vandalisme et de destruction ont été opérés par quelques individus à la solde de personnalités politiques ayant pour ambition ultime d'accéder au pouvoir par tous les moyens", accuse le texte signé du ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze Ngondet.
L'ambassade a été incendiée par un groupe de manifestants après l'annonce du décès au Cameroun de l'opposant André Mba Obame, qui avait contesté la victoire en 2009 à la présidentielle d'Ali Bongo Ondimba et s'était proclamé vainqueur du scrutin, provoquant un bras de fer avec le pouvoir.
Par la suite, l'opposant était tombé malade et une partie de ses partisans avait accusé le régime de l'avoir empoisonné, en visant particulièrement le directeur de cabinet du chef de l'Etat, Maixent Accrombessi, d'origine béninoise et naturalisé gabonais.
Le gouvernement gabonais "appelle les ressortissants béninois vivant au Gabon à garder leur calme et s'engage à tout mettre en oeuvre pour garantir leur intégrité physique et la sécurité de leurs biens", ajoute le texte.
Il rappelle qu'"une enquête est ouverte en vue d'identifier puis de traduire les auteurs de ces actes ignobles" devant la justice. De nombreux ressortissants ouest-africains, notamment béninois, sont établis au Gabon.
Le parti d'André Mba Obame a rejeté lundi toute responsabilité dans l'incendie de l'ambassade. Toujours lundi, le gouvernement béninois avait dénoncé l'incendie de son ambassade, le qualifiant d'"acte inacceptable" et exigeant "des explications officielles" de la part des autorités gabonaises.