Ligue 1: et si Monaco était enfin d'attaque...

Monaco, 5e de L1, qui reçoit samedi (20h00) Montpellier, 7e, entend toujours recoller au podium, l'objectif de sa saison, mais pour y parvenir, l'équipe de Leonardo Jardim, seulement 12e attaque de l'élite, doit marquer plus.
"Monaco n'est pas une équipe défensive, je ne suis pas un entraîneur défensif." Ainsi s'exprimait Leonardo Jardim, avant le déplacement perdu à Guingamp (0-1) le weekend dernier.
Les faits sont pourtant là: avant d'en passer trois à Rennes en Coupe mercredi (3-1), Monaco est resté aphone 344 minutes. Une éternité. Et contre Rennes, le club princier a validé trois coups de pied arrêtés. Avec 28 buts, Berbatov et les siens possèdent la 12e attaque de L1, très loin des 48 réalisations du leader lyonnais.
Mais Jardim est pragmatique. Son projet de début de saison, basé sur la possession de balle et de nombreux débordements, a volé en éclat. Son groupe n'était pas adapté, ses cadres le lui ont fait remarquer. Il a évolué.
Depuis, c'est sa force défensive qui a permis à Monaco un retour en L1, des performances en coupes nationales et la première place de sa poule en Ligue des champions. D'autres faits importants.
Aujourd'hui cependant, pour parvenir à tenir ses objectifs ou aller conquérir un trophée, Monaco doit faire plus. La désillusion contre Bastia après un match sans but a réveillé les conscience. Sans se défaire de son ADN défensif, le groupe veut changer.
Contre Rennes, on en a vu les prémices. Monaco a été concentré sur coups de pied arrêtés, performant dans le jeu d'attaque en profondeur mené par le duo Ferreira Carrasco-Martial.
"J'ai été satisfait des trois buts, satisfait de l'entrée des jeunes", dit Jardim. Le premier d'entre eux, c'est Martial. A 19 ans, l'attaquant possède un potentiel qui n'a pas échappé à Didier Deschamps. Le sélectionneur le lui a d'ailleurs signalé. Comme il l'a incité à se prendre en main. Martial l'a mis en pratique en frappant le pénalty du 3-1.
"Il n'était pas prévu que je tire, dit l'ex-Lyonnais. Mais je suis plus en confiance, je veux m'installer dans ce collectif et montrer au coach qu'il peut compter sur moi."
- Le cas Berbatov -
En attaque, Yannick Ferreira-Carrasco est indiscutable. "Il n'a plus de problème de cheville, il est en grande forme", souligne Jardim. "Je récupère beaucoup et me fais bien soigner entre les matches, explique le Belge. J'essaie toujours d'être le plus décisif pour l'équipe."
Associé à Martial, il a apprécié le "jeu plus en profondeur" proposé contre Rennes. "Avec Berbatov, on joue plus dans les pieds, enchaîne Martial. Quand je joue, c'est plus la profondeur."
Jardim va donc devoir gérer le cas Berbatov. "Ce moment de la saison n'est pas le meilleur pour lui", reconnaît l'entraîneur qui poursuit: "Mais il est très important pour nous et je l'utilise sur ses qualités".
Avec un effectif jeune et réduit, Jardim, qui voit déjà Germain en souffrance, ne peut se permettre de perdre sa star dans une période aussi cruciale. Son expérience hors norme et le nombre de matches à disputer l'obligent à ménager la successibilité du Bulgare.
Selon Jardim, il n'est donc "pas seulement un buteur, mais bien plus". Il précise qu'il n'a plus l'habitude d'enchaîner tous les trois jours. "Il a déjà plus joué que toute la saison dernière", avance-t-il pour justifier ses repos.
Toujours est-il que, si le Bulgare ne revient pas en forme rapidement, Jardim devra prochainement faire des choix dans sa gestion. Malgré un important crédit, Berbatov pourrait même pâtir du pragmatisme de son entraîneur. Contre Montpellier, le match de l'ex-Mancunien sera donc particulièrement scruté.