Ligue 1: Paris dans les temps, la concurrence dans le flou
Paris attend une star (Di Maria), Marseille fait du "système D" et Lyon panse déjà ses plaies: les trois places fortes de la L1 ne sont pas logées à la même enseigne, alors que la reprise se profile à grand pas, le 7 août.
La saison démarrera officiellement le 1er août à Montréal avec le Trophée des champions entre le PSG et l'OL et ce premier rendez-vous donnera un avant-goût sur l'état de forme du tenant du titre, auteur d'un quadruplé national historique en 2014-15, et de son dauphin. Pour le moment, la balance penche nettement en faveur des Parisiens.
Invaincu en matches de préparation, le club de la capitale poursuit paisiblement sa tournée en Amérique du nord, seulement perturbée par l'incertitude sur l'avenir de Thiago Motta, qui ne cache pas ses envies de départ. Mais le milieu italien, plaque tournante du jeu parisien, fait face pour l'instant au veto de ses dirigeants.
En attendant le dénouement du cas Motta, le PSG met la dernière main au transfert de l'été, celui d'Angel Di Maria. L'arrivée du supersonique ailier argentin de Manchester United est imminente, une fois réglés les derniers détails salariaux entre Paris et le joueur. Le champion de France et ManU se seraient mis d'accord sur l'indemnité qui se monterait à environ 65 millions d'euros, selon plusieurs médias.
Libéré des contraintes du fair-play financier, le PSG est donc en passe de réussir un gros coup en enrôlant le vice-champion du monde et vainqueur de la Ligue des champions en 2014. De quoi embellir une campagne de recrutement pour le moment assez terne et peu glamour avec les seules signatures du gardien allemand Kevin Trapp (25 ans, ex-Francfort) et du milieu français Benjamin Stambouli, chargé de faire le nombre après le départ de Yohan Cabaye (Crystal Palace).
- Bielsa à la manoeuvre -
Di Maria ne sera sans doute pas sur la pelouse à Montréal. Pas sûr que cela suffise à rassurer les Lyonnais, dont la pré-saison connaît de gros ratés. Défait à quatre reprises en cinq rencontres amicales, dont une humiliation subie samedi contre Arsenal (6-0), l'OL a en outre perdu pour plusieurs mois le milieu Clément Grenier, victime d'une rupture totale d'une partie du quadriceps.
En bon stratège et pratiquant à merveille l'art du rebond, le président Jean-Michel Aulas réclame désormais l'annulation de la suspension de Nabil Fekir pour le Trophée des champions, au nom de l'"image du football français" à l'étranger.
A Marseille, le calme est en revanche en passe de revenir. Les supporteurs de l'OM ont pris peur en voyant leurs meilleurs joueurs prendre le large (Gignac, Payet, André Ayew, Morel, Fanni), mais Marcelo Bielsa mène cette fois personnellement le mercato.
En manque de liquidités, Marseille s'est tout de même lancé dans des paris à hauts risques avec le retour en France de l'ancien Bleu Lassana Diarra (30 ans), qui n'a plus joué depuis un an après son conflit avec le Lokomotiv Moscou, et l'option Abou Diaby, encore à confirmer. Victime de blessures à répétition, le milieu n'est apparu qu'à deux reprises sous le maillot d'Arsenal en deux ans...
Monaco est lui aussi dans les starting-blocks, puisqu'il démarre l'exercice 2015-16 mardi à Berne en 3e tour préliminaire aller de Ligue des champions. L'effectif a été totalement chamboulé et il sera difficile dans un premier temps de reconnaître l'équipe qui a bouclé le championnat à la 3e place.
- Reprise sur fond de crise -
La Ligue 1 s'apprête au contraire à retrouver deux vieilles connaissances avec, côté joueur, Hatem Ben Arfa à Nice, et chez les entraîneurs, le double champion d'Afrique Hervé Renard, qui remplace René Girard à Lille.
Rennes doit de son côté se demander comment faire sans son atout offensif N.1, Paul-George Ntep. Le néo-Bleu souffre d'une fracture de fatigue au tibia gauche et ne sera pas disponible avant plusieurs semaines.
Cette intersaison aura également de nouveau mis en lumière les difficultés financières des clubs de L1, qui ont affiché une perte d'exploitation estimée à 271 millions d'euros en 2014-15. Résultat: la Direction de contrôle de gestion de la LFP a mis un temps en suspens l'avenir au sein de l'élite de Troyes et de Bastia, avant de donner son feu vert.
Alors que le football français se déchire au sujet du nombre de montées et de relégation entre L1 et L2, avec en toile de fond le débat sur la perte de compétitivité et les moyens d'y remédier, Rolland Courbis, l'entraîneur de Montpellier, a parfaitement résumé la situation avec une formule dont lui seul à le secret: "On devient la maternelle de l'Europe".