Ligue 1: Paris voit triple
Le Paris SG a maintenu son insolente domination sur le football français en obtenant samedi son 3e titre d'affilée en L1, le 5e de son histoire, et peut désormais rêver d'un triplé national inédit en cas de succès en Coupe de France.
Après une saison de tous les records (27 victoires, 89 points), l'exercice 2014-15 n'a pas été simple pour le PSG, qui aura attendu le 21 mars (30e journée) pour prendre définitivement les commandes du championnat.
Marseille, champion d'automne, et surtout Lyon, emmené par ses jeunes, ont même cru pouvoir lui damer le pion et déjouer ainsi la logique financière. Mais Ibrahimovic et sa bande, éjectés sans ménagement en quart des finale de la Ligue des champions par le FC Barcelone (3-1, 2-0), ont mis un point d'honneur à rester au moins maîtres chez eux.
Le Qatar, propriétaire du PSG depuis 2011, a fait de la C1 son Graal. Or le 3e échec consécutif aux portes des demi-finales n'a fait paradoxalement que renforcer la détermination des vedettes parisiennes à ne pas se faire devancer par l'un des deux rivaux en France. Ce qui aurait constitué un véritable affront pour un club nanti d'un budget de 480 millions d'euros.
- Razzia -
La perspective de devenir la première formation à soulever les trois trophées nationaux en une saison (L1, Coupe de France, Coupe de la Ligue) a été plus forte que tout autre considération. Auxerre (L2), son adversaire en finale de la Coupe de France le 30 mai, ne devrait pas être un obstacle de taille pour empêcher le PSG d'entrer dans l'Histoire. Une razzia à laquelle il faudra également ajouter le Trophée des Champions glané en début de saison à Pékin.
De quoi autoriser Laurent Blanc, sous contrat jusqu'en 2016, à rester aux commandes de l'équipe. Arrivé par défaut en 2013, l'ancien défenseur champion du monde (1998) et d'Europe (2000) a fini par mettre les sceptiques dans sa poche, à commencer par son président Nasser Al-Khelaifi.
Maintenir la mainmise du club sur l'Hexagone est le minimum exigé par les décideurs parisiens. C'est donc surtout l'exploit réalisé à dix contre onze en 8e de finale retour de Ligue des champions sur la pelouse du Chelsea de José Mourinho, le premier de l'ère qatarie en Europe, qui a renforcé le crédit de Blanc auprès de ses dirigeants et des joueurs.
Les Qataris n'ont certes pas abandonné l'idée d'engager un jour une énorme pointure capable de hisser le PSG sur le toit de l'Europe, mais ils ont fini par opter pour le statu quo, faute de solutions crédibles de rechange, et un départ de Blanc semble aujourd'hui hautement improbable.
- Encore le fair-play financier... -
L'ex-sélectionneur de l'équipe de France a marqué des points lors du stage hivernal à Marrakech, décrétant la fin des "passe-droits" et prenant le tournant de la "rigueur". Une reprise en main qui a posé sans doute les jalons d'une seconde partie de saison époustouflante.
Il a pu aussi compter sur la montée en puissance progressive de ses cadres, revenus du Mondial-2014 harassés physiquement ou moralement à l'image des Brésiliens Thiago Silva et David Luiz. La blessure d'Ibra, la fameuse talalgie (inflammation du talon) contractée fin septembre 2014, a également plombé le démarrage de Paris, le privant de son meilleur joueur durant 2 mois.
Le géant suédois, figure de proue du projet qatari, a quand même répondu présent avec notamment 19 buts en L1 et un doublé en finale de Coupe de la Ligue. Toujours aussi malheureux dans les matches couperets en Ligue des champions (exclusion à Chelsea, suspension à l'aller contre le Barça), il n'a en revanche pas pu s'empêcher de créer une énorme polémique en lâchant des insultes ("Je n'ai jamais vu un tel arbitre, dans ce pays de merde!") captées par les caméras de Canal+ à l'issue d'un déplacement à Bordeaux. Résultat: une suspension de quatre matches, ramenée à trois après une conciliation du CNOSF.
Pour la saison prochaine, les objectifs ne varieront pas: poursuivre l'hégémonie en France et tutoyer enfin les sommets en C1, tout en préparant l'après-Ibrahimovic, en fin de contrat en juin 2016.
Mais le club sera de nouveau confronté aux exigences du fair-play financier et devra se montrer ingénieux pour se renforcer.