Ligue 1: Rennes, le grand manège
Sans victoire en championnat depuis 9 journées, Rennes n'arrive pas à se relancer, ni à afficher un jeu cohérent, la faute sans doute à un jeu de chaises musicales permanent, surtout sur les postes offensifs.
La statistique est assez parlante: en 31 matches officiels depuis le début de la saison, jamais Rennes n'a aligné deux matches de suite le même onze de départ.
Dans une équipe dont la principale caractéristique cette saison aura été l'inconstance dans les prestations, difficile de ne pas faire de lien entre ce jeu de chaises musicales permanent et ses résultats en dents de scie.
Sans la réfuter totalement, l'entraîneur Philippe Montanier relativise la relation de cause à effet. "Oui et non. Parfois, quand on a alterné, ça a bien marché. D’autres, non. Il y a des fois, où on a aligné un peu la même équipe et où ça n’a pas fonctionné non plus. Il n’y pas, malheureusement, de martingale là-dessus", a-t-il souligné.
Il est vrai que lors de la belle série rennaise d'octobre-novembre, avec ses 7 victoires et deux nuls toutes compétitions confondues, la composition de Rennes n'avait pas été plus stable.
Il faut aussi reconnaître que le club breton n'a pas été épargné par les blessures. Sa rechute cet hiver correspond - et ce n'est pas un hasard - aux blessures successives de Gelson Fernandes et de Paul-Georges Ntep, deux acteurs majeurs de l'été indien rennais.
On peut aussi comprendre que le grand chambardement estival dans l'effectif, avec une dizaine de départs et une douzaine d'arrivées, devait nécessairement générer une phase d'essais et de tâtonnements.
- Joueurs 'dézonés' -
"On ne change pas pour changer", répète aussi souvent le technicien, qui a expliqué vouloir mettre à chaque fois le onze le plus performant et le plus en forme sur le terrain.
Mais cette recherche du onze idéal semaine après semaine se fait au détriment des automatismes, d'autant qu'il n'hésite jamais à "dézoner" ses joueurs, en les faisant jouer à des postes qui ne sont pas les leurs, voire en les utilisant à trois ou quatre postes différents.
Outre les ailiers de métier Kamil Grosicki, Pedro Henrique et Paul-Georges Ntep, on a déjà vu Ermir Lenjani, Benjamin André, Steven Moreira, Christian Brüls, Vincent Pajot, Sanjin Prcic, Habib Habibou ou même Philipp Hosiner, débuter des matches à ces postes très spécifiques, qu'ils soient défenseurs, milieu ou avant-centre au départ.
Malheureusement pour Montanier, ce ne sont pas les performances décevantes ces derniers matches de ses leaders au milieu et en attaque - Gelson Fernandes, Abdoulaye Doucouré, Paul-Georges Ntep ou Ola Toivonen, malgré ses deux buts récents - qui vont lui permettre de dégager rapidement un onze indiscutable.
Seule consolation pour le technicien, il est à peu près assuré de ne pas être concerné par ces chaises musicales cet été, puisqu'il vient d'être conforté publiquement par son président, René Ruello.
"Ce n'est pas en le fragilisant ou en envisageant déjà son remplacement que le Stade Rennais FC réussira à construire un club", a notamment déclaré M. Ruello sur le site internet du club, vendredi.
Une philosophie qui mériterait d'être expérimentée sur les joueurs.