Ligue 1: Rennes, y'a d'la joie !
En trois mois à Rennes, à portée du podium avant d'accueillir Nantes dimanche, Philippe Montanier a su redonner le goût du jeu à un groupe marqué par la terrible fin de saison dernière.
L'entraîneur s'est d'abord attaché à remodeler un effectif qui a connu six arrivées et treize départs à l'intersaison. Le flanc gauche de la défense a ainsi changé de visage avec les arrivées d'Armand, Mbengue et Emerson, de même que la ligne d'attaque, où Oliveira, Romero et Kadir ont remplacé Erding, Montano et Fantamady Diarra.
Ces recrues ont déjà apporté une plus-value, puisqu'Armand a stabilisé une défense imperméable depuis quatre matches, quand Oliveira a inscrit trois buts et Kadir deux.
"Philippe voulait travailler avec un effectif resserré. Il a fait venir des joueurs qu'il connaissait (Oliveira, Kadir, ndlr), qui correspondaient au style de jeu qu'il veut mettre en place et qui voulaient absolument jouer sous sa responsabilité. Avant, on faisait venir des joueurs qui correspondaient à des postes", explique à l'AFP le président Frédéric de Saint-Sernin.
Montanier s'est aussi appuyé sur le centre de formation, offrant leur première titularisation en L1 successivement à Zana Allée, Hountondji, Steven Moreira puis Said lors des quatre premières journées.
Frédéric Antonetti n'avait pas non plus hésité à puiser dans le vivier rennais, mais peut-être avec davantage de parcimonie.
"(Montanier) a donné sa chance aux jeunes au risque de mécontenter ceux qui pouvaient se sentir installés dans le confort d'une place quasiment assurée. Il prend des risques sportifs pour donner leur chance aux meilleurs de la semaine" souligne Saint-Sernin.
Perruque et nez rouge
Il a surtout su redonner le plaisir de jouer à un groupe quasi traumatisé par la terrible fin de saison dernière avec ses deux victoires en quatre mois, et une défaite en finale de la Coupe de la Ligue.
"Quand il est arrivé, le coach nous disait: +Je vous sens triste ! Mettez de la musique dans le vestiaire, parlez entre vous, échangez ! Lâchez-vous en match", témoignait en début de saison Jean II Makoun.
"Arriver à tourner la page de l'année dernière n'était pas si facile. Il y a toujours des séquelles. Tout n'est pas acquis mais on sent l'équipe plus solide, avec plus de certitudes. Le but était que petit à petit les joueurs retrouvent de la confiance, du plaisir à s'entraîner", reconnaît Montanier.
Comment s'y est-il pris ? "J'arrive avec une perruque et un nez rouge !", ironise-t-il, avant de s'épancher (un peu) sur sa méthode.
"Cela passe par tous les détails: par le jeu qu'on travaille, qu'on veut attractif, par une manière d'être à l'intérieur du vestiaire. A nous de mettre en place une ambiance de travail plaisante où chacun peut s'épanouir."
"(Montanier) aime bien sortir des blagues, a beaucoup d'humour", développe Hountondji, quand Féret note qu'il est "peut-être un peu plus relâché qu'Antonetti dans le quotidien".
Les séances qu'il concocte avec son adjoint Michel Troin sont souvent ludiques, basées sur des jeux en espaces réduits. "Il y a moins de footing longs", témoignait récemment Féret.
"Les charges de travail sont élevées mais très plaisantes. Il y a beaucoup de jeux, de vie dans les entraînements. Je retrouve une façon de travailler connue avec (Raynald) Denoueix (à Nantes, en 2000-2001)", relève Armand. Puisse Montanier connaître la même réussite en France que son prédécesseur à la Real Sociedad.