Ligue 1: une descente finalement inéluctable pour Brest
<p>La relégation en Ligue 2 de Brest, définitivement validée par la victoire d'Evian-Thonon contre Nice dimanche, était devenue inéluctable après six derniers mois durant lesquels son effectif, déjà limité, a été amputé de l'attaquant israélien Ben Basat, sur fond de conflit entre dirigeants.</p><p>Même si son président Michel Guyot visait en début de saison "la 12e place", le Stade Brestois n'avait ni le budget (27 M EUR) ni l'effectif pour jouer autre chose que le maintien, comme les deux dernières saisons (16e en 2010-2011, 15e en 2011-2012), d'autant que le groupe a été affaibli à l'intersaison.</p><p>"Il y a moins d'expérience, de joueurs capables de prendre la parole que l'an passé", déclarait ainsi l'entraîneur intérimaire Corentin Martins la semaine dernière.</p><p>La parole de Paul Baysse, gravement blessé à un genou début janvier, a manqué à un groupe qui a perdu l'été dernier ses cadres Omar Daf, Oscar Ewolo ou Romain Poyet, garants de "l'esprit brestois" et qui n'ont pas été remplacés par les recrues de l'intersaison.</p><p>Hormis Alexis Thébaux et Bernard Mendy, celles-ci n'ont quasiment rien apporté: Kamel Chafni a été trop irrégulier, Geoffrey Dernis n'a pas eu le rendement escompté et a été vite cantonné à un rôle de remplaçant avant de se blesser en mars, et Charlison Benschop, recrue la plus chère de l'histoire du club (1,3 M EUR), n'a inscrit que trois buts en L1.</p><p>Les neuf buts d'Eden Basat avaient grandement contribué à maintenir la tête hors de l'eau au Stade Brestois, qui avait conclu la phase aller avec cinq points d'avance sur la zone de relégation, notamment grâce à des victoires en trompe l'oeil contre Troyes (2-1 le 1er septembre) et Valenciennes (2-1 le 22 septembre).</p><p>Or, depuis que Ben Basat a été vendu un million d'euros à Toulouse dans les dernières heures du mercato hivernal, fin janvier, les Finistériens n'ont glané que cinq points (une victoire, deux nuls pour 10 défaites) !</p><p>La saison dernière, Brest avait pourtant fini par surmonter le départ de Nolan Roux à Lille en janvier en décrochant son maintien lors de la dernière journée. Mais le changement d'entraîneur avait alors été salutaire, et le club était uni, ce qui n'était pas le cas cette année.</p><p>Martins, qui avait réussi son opération sauvetage après avoir remplacé Alex Dupont à cinq journée du terme, a cette fois échoué dans une mission qu'il ne voulait au départ pas assumer après le limogeage de Landry Chauvin début avril.</p><p>Mais l'ancien milieu international a accepté l'intérim par amitié pour Guyot, dont la guerre ouverte avec le principal actionnaire et vice-président Yvon Kermarec, qui a éclaté au printemps, a forcément pesé sur le moral des joueurs.</p><p>"Quand on est en difficulté sportivement, il faut de la sérénité autour. Même si les joueurs ne sont pas dans le fond du problème, au lieu de parler de football, on parle d'autre chose", reconnaissait ainsi Martins la semaine dernière.</p><p>Le discours de ce dernier envers le groupe a pu également être parasité par le conflit public entre les deux hommes forts du Stade Brestois, puisque Kermarec n'a jamais caché qu'il souhaitait évincer Martins de son poste de directeur sportif lorsqu'il aura pris le pouvoir, une fois la saison terminée.</p>