LIGUE DES CHAMPIONS: LE PSG VA TROUVER À QUI PARLER AVEC CHELSEA ET MOURINHO
Après les timides Benfica, Anderlecht et Olympiakos en poules, puis Leverkusen en 8e de finale, le Paris Saint-Germain va trouver à qui parler avec le Chelsea du docteur ès Ligue des champions José Mourinho, mercredi en quart de finale aller au Parc des Princes (20h45).
Si les Blues, vainqueurs de la C1 en 2012 et de la C3 en 2013 (à chaque fois sans Mourinho), sont sans doute des adversaires plus abordables que le Bayern Munich, le Real Madrid ou Barcelone, ce duel apparemment équilibré est bien un test à haut niveau pour le très ambitieux club parisien.
Roman Abramovitch, le président (et milliardaire) russe de Chelsea, pourra même raconter aux dirigeants parisiens combien il est difficile de décrocher la C1, lui qui a mis près de dix ans (et presque deux milliards d'euros) à la conquérir.
Laurent Blanc l'a reconnu mardi en conférence de presse, pointant le manque d'expérience de son équipe à ce niveau.
"On est arrivé à remplir les objectifs nationaux dans un laps de temps très court. Au plan européen, malgré les ambitions et les moyens, on est un des deux clubs les moins expérimentés de ces quarts de finale. Paris aura besoin de temps pour s'ancrer dans le top 5 européen", a-t-il dit.
Ibrahimovic, lui, a même été jusqu'à présenter Chelsea comme le "super-favori" de cette double confrontation.
Même si ses succès face à Lorient et Nice (1-0 à chaque fois) n'ont pas été les plus probants de sa saison, et si Blanc a pointé un manque de percussion offensive, le PSG se présente pourtant face à Chelsea dans des conditions presque idéales.
Les Parisiens restent en effet sur neuf victoires d'affilée toutes compétitions confondues. Avec 13 points d'avance en L1, ils n'ont plus qu'à attendre que le titre leur tombe tout cuit dans la bouche et peuvent se consacrer entièrement à la C1, principal objectif des dirigeants comme des joueurs.
Ce quart de finale fait aussi figure d'examen de passage pour Blanc, dont le contrat n'a toujours pas été prolongé et qui a l'occasion de faire mieux que son prédécesseur Carlo Ancelotti, stoppé au même stade de la compétition la saison dernière par Barcelone (2-2; 1-1).
- Gare aux contres -
Face à lui, l'ancien sélectionneur des Bleus va trouver un grand spécialiste. Mourinho a déjà gagné deux fois la Ligue des Champions (2004 avec Porto et 2010 avec l'Inter Milan) et il est sorti vainqueur des sept quarts de finale qu'il a disputés dans l'épreuve.
Le technicien portugais prend tellement de place dans le décor qu'on a parfois l'impression que Chelsea joue à 12. Même si ce n'est pas le cas, Paris va affronter une vraie équipe, où les onze joueurs sont concernés par le travail défensif, même les plus doués devant comme Eden Hazard.
Même si les Blues sont bien pourvus en talents offensifs - malgré une faiblesse au poste d'avant-centre -, les équipes de Mourinho sont toujours un peu les mêmes: solides défensivement, elles proposent un football athlétique et plutôt fermé, laissent peu d'espaces et sont redoutables en contre.
Son Chelsea ne fait pas exception et, sauf face à Arsène Wenger, les Blues ont rarement l'ambition de marquer six buts.
"J'ai vu beaucoup de matches de Paris. Laurent Blanc a une philosophie très claire. (...) Ils ont une idée et ils s'y tiennent. C'est pareil pour nous. On ne va pas jouer avec cinq défenseurs. On croit aussi à ce qu'on fait", a d'ailleurs déclaré Mourinho mardi.
Le PSG sait donc à quoi s'attendre. Il n'aura sans doute pas besoin de se bagarrer pour avoir la possession de balle, que Chelsea lui laissera volontiers.
Paris serait en tous cas bien inspiré de ne pas prendre de but au Parc des Princes car le retour mardi prochain à Stamford Bridge serait un enfer. Ou alors, le PSG peut s'en remettre à Ibrahimovic. Avec 40 buts en 42 matches en club, le Suédois réussit une immense saison. Il est désormais attendu dans les matches qui comptent le plus.