Ligue des champions: Marseille fête les héros de 1993
<p>Là où Reims avait échoué deux fois, où les Verts de Saint-Etienne avaient buté sur les poteaux carrés de Glasgow, Marseille est entré dans l'histoire le 26 mai 1993 à Munich en battant l'AC Milan (1-0) en finale de la Ligue des champions, un triomphe que le club célèbre dimanche en présence des héros.</p><p>Même si quelques semaines plus tard éclatait le plus grand scandale de corruption du football hexagonal, avec l'affaire VA-OM, qui allait précipiter la chute de son président Bernard Tapie et conduire l'OM à la 2e division, nul n'enlèvera à l'OM ce sacre, le seul à ce jour d'un club français dans la plus prestigieuse compétition européenne de clubs.</p><p>Vingt ans plus tard jour pour jour, une partie des héros de Munich, dont le buteur Basile Boli mais aussi Abedi Pelé, Franck Sauzée, Bernard Casoni, Jocelyn Angloma ou encore Jean-Marc Ferreri prendront place au stade Vélodrome, où un immense feu d'artifice sera tiré à l'issue de Marseille-Reims, match de la 38e et dernière journée de championnat. Didier Deschamps, Fabien Barthez et Eric Di Méco ne pourront être présents.</p><p>Bernard Tapie, désormais patron du quotidien marseillais La Provence, a également été invité par le président Vincent Labrune. Sa fille Sophie Tapie, qui a participé récemment à un télé-crochet musical, interprétera "We are the Champions", du groupe anglais Queen.</p><p>Au stade olympique de Munich, les Marseillais, dont trois avaient vécu la cruelle défaite de 1991 en finale contre l'Etoile Rouge de Belgrade (aux tirs au but), n'étaient pas favoris, mais "nous étions en totale décontraction, en totale confiance", se souvient pour l'AFP Jean-Jacques Eydelie, condamné plus tard dans l'affaire VA-OM, qui entraîne aujourd'hui le petit club corse de Bonifacio (DH).</p><p>"Deux ans avant, sur le papier on avait peut-être une plus belle équipe, mais en 1993 j'avais 11 joueurs qui étaient prêts à mourir les uns pour les autres", raconte Tapie.</p><p>En ce début de rencontre, alors que l'ancien Marseillais Jean-Pierre Papin s'impatiente sur le banc italien, le jeune (21 ans alors) Fabien Barthez réalise "des miracles" face à Rijkaard et Massaro, se souvient Bernard Casoni, capitaine en début de saison mais lui aussi remplaçant.</p><p>Blessé à un genou depuis plusieurs semaines, le défenseur central Basile Boli souffre et demande à son entraîneur Raymond Goethals de sortir. Mais Tapie s'y oppose. Il ne sait pas encore que Boli inscrira l'unique but à la 44e minute, reprenant de la tête un corner d'Abedi Pelé.</p><p>A la mi-temps, l'entraîneur italien Fabio Capello envoie s'échauffer Papin, qui entre à la 55e minute.</p><p>Les minutes paraissent alors des heures. Jocelyn Angloma quitte ses partenaires, victime d'une fracture tibia-péroné qui ne l'empêchera pas de faire la fête après la victoire, grâce à une attelle de fortune et bourré d'antalgiques</p><p>Au coup de sifflet final, Franck Sauzée comme Eric Di Meco sont en pleurs. Le capitaine Didier Deschamps soulève la coupe devant 25.000 supporteurs marseillais ivres de bonheur.</p><p>"C'était un moment de libération", témoigne Casoni, pour qui ce succès "fait partie des victoires, comme celle de Limoges en basket ou de Vitrolles en handball la même année, qui ont fait prendre conscience aux sportifs français qu'on était capable de gagner".</p><p>Pour Jean-Philippe Durand, entré à l'heure de jeu, aujourd'hui chargé du recrutement à l'OM, "cette victoire a décomplexé le football français et a été à l'origine du sacre des Bleus en Coupe du monde en 1998".</p><p>La fête devrait se poursuivre début juillet par un concert gratuit en ville, probablement de Manu Chao, "pour que tout le monde puisse participer à la célébration des 20 ans de la victoire et fêter la bonne saison de nos joueurs", a annoncé M. Labrune.</p><p>Avant que l'OM ne retrouve sa chère Ligue des champions dès la saison prochaine, grâce à sa 2e place en championnat.</p>