MACKY AVAIT DECIDE SCIEMMENT DE BLOQUER LA PROCEDURE
SE SENTANT «ACCUSÉ» D’ETRE A L’ORIGINE DES OBSTACLES DANS LE FONCTIONNEMENT DE L’OFNAC

Nafi Ngom Keita, présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a déclaré jeudi dernier lors d’une rencontre avec le Forum civil que l’institution qu’elle dirige n’a pour le moment que 2 membres (elle-même en tant que présidente et le vice-président Ibrahima Faye) sur les 12 membres prévus. Elle avait aussi souligné l’insuffisance des moyens alloués à sa structure sans siège, ce qui l’oblige à tenir ses réunions à son domicile.
Peut-être que ceci explique cela, mais lors du Conseil présidentiel sur l’évaluation des politiques économiques et sociales, le chef de l’Etat a tenu à dissiper une équivoque et dire vraiment qui est le chef à bord du vaisseau Sénégal. Après l’exposé de Mayacine Camara qui a fait état aussi de l’insuffisance des moyens destinés à l’Ofnac, le président a repris la parole pour dire : «J’avais décidé que jusqu’à la fin de l’année, je ne bougerai pas».
«Ce n’est pas en mettant la pression que ça va faire bouger les choses. Je ne marche pas comme ça!»
Poursuivant, il lance : «C’est une décision que j’ai prise personnellement, en tant que chef de l’Etat ayant décidé la mise en place d’un organe, l’Ofnac. C’est une volonté et il est paradoxal que quelqu’un qui veut faire des choses positives, on lui retourne ces mêmes choses pour dire ‘’non vous ne voulez pas’’. Parfois, il y a des choses assez délicates».
Le chef de l’exécutif pense que ces problèmes doivent être posés au sein de l’Etat. «S’il y a un problème de budget, s’il y a un problème de nominations, je ne dois pas l’apprendre par la presse ou la société civile. J’avais décidé que jusqu’à la fin de l’année je ne bougerai pas, afin que tout le monde comprenne que la meilleure démarche c’est par le dialogue interne d’abord. Ce n’est pas en le posant dehors, en mettant la pression que ça va faire bouger les choses. Je ne marche pas comme ça!», martèle Macky Sall.
Dans ce même ordre d’idées, il rassure que l’Ofnac est le fruit de sa «décision personnelle et cette contrainte sera levée». Toutefois, il dit avoir agi de la sorte car «il fallait que tout le monde le comprenne ainsi». Macky Sall annonce que les nominations qui restent seront faites et pour les moyens, le ministre de l’Economie et des Finances a déjà inscrit 100 millions dans le projet de budget et il y a 400 autres millions qui compléteront à partir du 1er janvier.
«L’Ofnac démarrera ses missions avec 500 millions, ce qui est tout à fait correct par rapport aux missions. S’il y a d’autres demandes, nous les exécuterons. Mais tant que les questions internes se traiteront dehors, nous n’accepterons pas de subir les pressions», dixit M. Sall qui décrète : «nous devons servir l’Etat dans le partenariat, la confiance et le respect».
Sur ce, le Président affirme que la réception des déclarations de patrimoine est confiée à l’Ofnac, à l’exception du chef de l’Etat qui dépose sa déclaration de patrimoine auprès du Conseil constitutionnel. Pour l’opérationnalité de tout cela, il fait savoir que «le texte est à l’Assemblée et doit être examiné et qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, les choses se feront».