MACKY ET MIMI AU BANC DES ACCUSES
VIOLATION DES DROITS DE HISSENE HABRE
Les avocats de l’ancien Président tchadien, Hissène Habré ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer la «détention arbitraire» de leur client. Face à la presse, Me El Hadji Diouf et Cie pensent que l’arrestation de Habré n’est que pure injustice. Pour les conseils de l’ancien homme fort du Tchad, l’Etat du Sénégal veut faire le droit dans le non droit.
Convaincu de l’injustice que leur client est en train de subir, le collectif des avocats de Hissène Habré n’entend pas ranger ses armes avant de mettre à nue toutes les «magouilles» autour de l’arrestation de leur client. Les avocats de l’ancien Président du Tchad n’ont pas mâché leurs mots pour dénoncer la manière dont l’affaire Habré est traitée. Pour Me Ibrahima Diawara, qui annonce un recours à la Cour suprême pour excès de pouvoir, l’Etat du Sénégal a bafoué depuis le début l’Etat de droit. Selon lui, tout le processus de mise en place des Chambres africaines extraordinaires, la nomination des magistrats sénégalais… sont une violation constante de la loi et de la Constitution sénégalaise. «Le président de la République a délégué au président de la commission de l’Union africaine le pouvoir de nomination de magistrats sénégalais. Or la Constitution sénégalaise stipule que les magistrats autres que les membres du Conseil constitutionnel et de la Cour des comptes sont nommés par le président de la République après avis du conseil supérieur de la magistrature» rappelle Me Diawara. Poursuivant, l’avocat précise que «l’article 97 de la Constitution pose qu’un engagement international qui comporte une clause contraire à la Constitution ne peut être ratifié ou approuvé qu’après la révision de la charte fondamentale». Mais déplore l’avocat : «force est de constater qu’aucune révision constitutionnelle n’a été faite».
Me El Hadj Diouf attaque lES ONG
Toujours égal à lui-même, Me El Hadji Diouf n’a pas fait dans la dentelle pour fustiger l’attitude de l’Etat du Sénégal dans ce dossier. D’après le bouillant avocat, l’Etat du Sénégal obéit à d’autres motifs que le respect de l’Etat de droit. Selon Me El Hadji Diouf, c’est à cause de «cette mascarade» qu’Hissène Habré refuse de reconnaître les chambres africaines extraordinaires. «L’opinion internationale a été manipulée par des activistes comme Alioune Tine et Assane Dioma Ndiaye qui ont fait de l’affaire Habré un fonds de commerce», peste-t-il.
PRESOMPTION DE CULPABILITE CONTRE HABRE
De l’avis de Me François Serres, les conditions de détention de Habré sont inacceptables. L’avocat se désole du fait qu’ils ne peuvent plus s’entretenir avec leur client en privé. «Il n’y a aucune confidentialité dans la stratégie de la défense parce que nous rencontrons le Président Habré sous la surveillance des gardes pénitentiaires», ronchonne Me Serres. «Au lieu d’une présomption d’innocence, c’est une présomption de culpabilité qu’on est en train de forger contre notre client», attaque-t-il. En outre, le collectif a dénoncé les procédures d’intimidation qui visent à les faire taire.