MACKY FAIT ENFIN BOUGER LES LIGNES
CODE DE LA PRESSE ET FINANCEMENT DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC
Le chef de l’Etat a mis fin à la prudence qui le caractérisait au sujet de l’adoption du nouveau Code la presse et du financement de l’audiovisuel public. Hier en conseil des ministres, Macky Sall a exprimé sa volonté de s’y atteler sans tarder.
Le chef de l’Etat a invité hier le Parlement à entamer un «dialogue objectif et prospectif» pour procéder à l’examen du nouveau Code de la presse, en vue de son «adoption par un vote consensuel, dans les meilleurs délais.» Une manière pour Macky Sall de réitérer sa volonté d’«œuvrer davantage pour assurer un environnement de travail libre et sûr à tous les journalistes et autres professionnels des médias, conformément aux lois et règlements en vigueur.» En outre, il a exhorté le Gouvernement à appuyer les entreprises de presse, tout en veillant au respect des dispositions du Code du travail et des conventions collectives régissant les métiers de l’information et la communication.
Fortement préoccupé par le service public de l’information, le Président Sall promet d’apporter une touche particulière à ce secteur : «Il a demandé au Premier Ministre de tenir, au courant du mois de juin 2013, un conseil interministériel sur la situation et les perspectives en termes de statuts et de financements, notamment des entreprises de presse publique.»
Un financement qui s’accompagne inéluctablement de l’érection de garde-fous. C’est pourquoi le président de la République a engagé le gouvernement à renforcer les moyens d’intervention du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) qui devra consolider la dynamique de professionnalisation du secteur de l’audiovisuel et de la presse.
Evaluer dans les meilleurs délais la Stratégie de Croissance Accélérée
C’est un secret de polichinelle que l’environnement des affaires au Sénégal n’est pas très favorable. Conséquence : certains investisseurs vont vers d’autres cieux plus cléments, à l’image du Ghana. Le chef de l’Etat veut inverser la tendance. Il veut plus de célérité dans les règlements de contentieux juridiques et les transferts de propriété, de même que pour les autorisations de construire. Ce qui facilitera l’attractivité des investissements directs étrangers et la compétitivité du Sénégal. Par ailleurs, le président de la République a invité le Premier ministre à évaluer dans les meilleurs délais, et en rapport avec tous les acteurs et partenaires financiers impliqués, la Stratégie de Croissance Accélérée (Sca). Ce qui devrait permettre d’atteindre l’objectif de 7 % de taux de croissance à partir de 2015.
Forte mévente de l’oignon local : Le Président adopte des mesures vigoureuses
Comme les acteurs du secteur de l’oignon, le chef de l’Etat a constaté pour s’en indigner de la forte présence de l’oignon importé sur le marché, en dépit de la mesure de gel des importations en vigueur depuis le 10 février 2013. En effet, le ministre du Commerce a expliqué que cette situation est due aux encours d’importations autorisées au-delà de la période de gel. Ce qui pose de nouveau, la nécessité de réformer la procédure de délivrance des Déclarations d’Importation de Produits Alimentaires (Dipa). Désormais, les Dipa seront valables pour 2 mois. Aussi, le règlement de la rupture de charge imposée aux transporteurs et l’étude de la construction d’un marché de gros de l’oignon sont envisagés.
Quant au ministre de l’Economie et des Finances, il a informé le Conseil que de manière générale, l’économie nationale observe une bonne tenue qui a été favorisée, selon lui, par les secteurs des bâtiments et travaux publics, les télécommunications, les services financiers etc. En matière budgétaire, le Ministre a souligné que le déficit noté en 2012 (5,5 %) devrait être stabilisé en 2013 à 5,3 %. Il a en outre ajouté que le taux de croissance au premier trimestre de 2013 est de l’ordre de 3,1 %, alors que l’inflation qui a été de 3,4 % en 2011 a été ramenée à 1,4 %. Enfin, le ministre de la Fonction publique a informé le Conseil du démarrage des travaux de la Commission de recrutement mise en œuvre pour concrétiser la promesse du Chef de l’Etat de créer 5000 emplois dans la Fonction Publique.