MACKY INTERPELLÉ
EXACTIONS ET TORTURES COMMISES PAR L’ARMEE SUR DES POPULATIONS

Au cours de son périple en Casamance, le secrétaire exécutif d’Amnesty international section Sénégal a dénoncé à Bignona les agissements inhumains de la grande muette sur les populations. La famille d’Antoine Robert Sambou qui a rendu l’âme après avoir été bastonné par des militaires dans l’île Pointe Saint Georges a interpellé Seydi Gassama sur cette énième exaction de l’armée. Ce dernier, qui a exprimé toute son indignation par rapport à cette affaire a exhorté le Président Macky sall à mettre un terme à ces pratiques en Casamance.
En tournée dans la région naturelle de la Casamance, Seydi Gassama a dénoncé les cas de torture, les tueries et les arrestations arbitraires qui ont connu une certaine recrudescence en Casamance. En effet, tout est parti des sévices que des militaires ont infligés à d’Antoine Robert Sambou.
Saisi de ce drame, Seydi Gassama n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer avec la dernière énergie cette exaction commise par certains éléments de l’Armée nationale. Il a également décrié les nombreux cas d’enlèvement dans lesquels les hommes de troupes ont été cités. «Une femme est venue me parler de l’enlèvement de son mari depuis un an, après avoir été arrêté à Bignona par l’armée. Et depuis lors, personne ne sait s’il est toujours vivant, ou s’il a été exécuté», se plaint Seydi Gassama qui dénonce là des atteintes graves aux droits de l’homme. «Nous comptons rapporter ces exactions aux autorités judiciaires du pays, au ministre de l’Intérieur mais aussi au président de la République pour qu’ils y mettent un terme et qu’ils rappellent à l’ordre certains éléments de l’Armée».
Visiblement révolté par les actes de torture subis par Antoine Robert Sambou dont le corps se trouve à la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor pour une autopsie, Seydi Gassama craint que le processus de paix qui est en cours ne connaisse des perturbations. «On ne peut pas travailler pour la paix, et qu’au même moment des militaires se mettent à arrêter des gens, à les faire disparaître, à les torturer ou à les tuer», fulmine de colère Seydi Gassama. Et ce dernier de marteler : «Ce n’est pas une attitude acceptable de la part de l’armée». Pour lui, l’armée, la police et la gendarmerie ont pour devoir de protéger les citoyens. «Si un citoyen commet un crime ou un délit, on doit l’arrêter et le remettre à la justice. On ne doit pas le tuer ou le faire disparaître. Ce sont des pratiques que nous avions combattues dans les années 90 et qui malheureusement sont en train de revenir. Nous allons les dénoncer avec force et faire en sorte que le président de la République prenne ses responsabilités le plus rapidement possible en tant que chef suprême des Armées. Il doit demander qu’on mette définitivement fin aux tueries et aux actes de tortures», déclare Seydi Gassama.