MACKY RÉCUSE LA FRANÇAFRIQUE
LE CHEF DE L'ÉTAT SUR EURONEWS
Le Président Macky Sall dans une interview accordée à nos confrères d’Euronews est revenu sur les rapports entre la France et le continent africain. A propos des liens avec la France que d’aucuns jugent souterrains au point de parler de ‘’Françafrique’’, Macky Sall dit son opposition à cette appellation.
Macky Sall ne partage pas le point de vue qu’ont certains observateurs sur les relations entre la France et l’Afrique. Ces relations étroites entre la France et ses anciennes colonies africaines ont souvent été qualifiées d’une manière plus ou moins péjorative de «Françafrique». Le chef de l’Etat sénégalais quant à lui ne partage pas cette conception des liens entre la France et les pays africains. Interpellé dans une interview avec nos confrères d’Euronews, Macky Sall a expliqué qu’il n’y a pas de ‘’Françafrique’’.
«La Françafrique n’existe pas. Ce qui existe c’est plutôt des liens entre la France et l’Afrique», a clarifié Macky Sall. Même si c’est à cause des interventions de l’ancien colonisateur dans le continent africain que cette idée a prospéré, Macky Sall estime que «la France ne peut pas se désengager de l’Afrique car vu son histoire, ses relations avec l’Afrique, elle a un devoir de solidarité vis-à-vis de l’Afrique».
Pour preuve, le Président sénégalais rappelle l’importance de l’intervention française au Mali et en Centrafrique. Contrairement aux contempteurs de ces interventions sur le continent noir, Macky Sall estime même que l’Union Européenne devrait mieux assister les interventions militaires en Afrique pour aider les pays africains à faire face à l’insécurité.
«Si c’est en Afghanistan ou ailleurs, les Européens interviennent et s’il s’agit de l’Afrique ils ne le font pas. C’est illogique», a laissé entendre Macky Sall qui pense que l’Afrique n’a pas de problème physique pour la résolution des conflits mais un problème de moyens.
Ainsi, sur la menace terroriste entre notre pays et le Mali, le chef de l’Etat a indiqué que tous les jours «on l’entend mais notre rôle est de travailler à la sécurisation des frontières et des citoyens».
Sur le dossier de l’émigration des Africains vers le continent européen, Macky Sall a déclaré qu’il ne compte pas demander à l’Europe d’ouvrir ses frontières pour accueillir tout le monde, mais il faut une solution commune avec les pays africains pour résoudre ce problème car «les pays africains ont besoin de cette jeunesse pour leur développement».
Une jeunesse que les Etats africains, dit-il, gagneraient en la dotant d’une formation de qualité pour lui permettre d’avoir un espoir dans le continent.
Toutefois, Macky Sall est d’avis que l’Europe ne peut se barricader et refuser l’immigration, car les hommes ont toujours migré.
CPI : «DEUX POIDS DEUX MESURES…»
Par ailleurs, concernant les décisions de la Cour pénale internationale( Cpi), Macky Sall est d’avis que «telle que les choses se passent, on peut croire qu’il y a deux poids deux mesures» contre les dirigeants africains qui sont souvent les seuls visés par la justice internationale.
Interpellé sur la situation en Casamance, Macky Sall a confirmé travailler sur la voie qu’il estime la meilleure pour la résolution de cette crise et se dit ouvert à la discussion «tant que la souveraineté nationale n’est pas remise en question». Le chef de l’Etat appelé à se prononcer sur le peuple Sénégalais a confié «rendre hommage à un peuple tolérant» dont il tâchera de mériter la confiance.