MACKY SALL RATTRAPÉ PAR SA PROMESSE
RESTITUTION DU STADE ASSANE DIOUF À LA JEUNESSE
Candidat de la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby), lors du second tour de la Présidentielle de 2012, Macky Sall avait promis, une fois au pouvoir, de restituer le stade Assane Diouf à la jeunesse. Mais, plus de deux ans après qu’il a ordonné l’arrêt des travaux sur le site dudit stade, le chef de l’Etat s’est emmuré dans un silence assourdissant par rapport au sort de cette infrastructure.
Le 21 mars 2012, entre les deux tours de la Présidentielle, Macky Sall, alors candidat de la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby), de passage dans le quartier de Rebeuss, avait promis de restituer le stade Assane Diouf aux populations de Dakar, en cas de victoire, au soir du 25 mars 2012. «’Dafa am ben candidat bu ñew Sandaga, nena daf lene di def comme Manhattan (rires). Waw mani, waw moom, xana dafa fate ni mo nangu stade Assane Diouf. Stade Assane Diouf nga xamni Gorée ba bangaye dem Demba Diop xaleyi amuñu fuñu footbale, c’est le seul stade. Donc, lolu buñu ñewê dina ñuko delo sportif yi, dina ñuko delo population yi’», avait déclaré Macky Sall.
A son accession au pouvoir, il y a eu moult péripéties, avec une forte pression du Collectif René Sanchez pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf qui a multiplié les initiatives pour obtenir gain de cause. Finalement, le 15 mars 2013, le chef de l’Etat prend ses responsabilités en ordonnant fermement l’arrêt des travaux d’un centre d’affaires qui avaient démarré sur le site du stade.
Une mesure qui a mis du baume au cœur des défenseurs de l’infrastructure précitée qui espéraient que le Président Sall allait très vite boucler l’affaire en restituant purement et simplement le stade, conformément à son engament.
Interrogations autour du silence présidentiel
Mais, depuis lors, c’est silence radio du côté du Palais. Même si les leaders du mouvement susnommé ont été entendus par différents démembrements de l’Etat pour des compléments d’informations, dont l’Inspection générale d’Etat et la Dst.
Un silence assourdissant qui inquiète au plus haut point les nombreux défenseurs du stade Assane Diouf qui ne savent plus où donner de la tête. Ils disent ne pas comprendre le fait que le président de la République n’ait pas encore pris la résolution de rendre le stade à la jeunesse sénégalaise.
Ce, malgré les piqûres de rappel du Collectif René Sanchez et de nombreuses personnalités, à l’image de Me Mame Adama Guèye, ancien coordonnateur du Forum civil, du tonitruant avocat, Me El Hadji Diouf et du maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye.
Qu’attend le Président Macky Sall pour respecter son engagement ? Y a-t-il des enjeux qui font qu’il hésite à respecter sa promesse ? Pourquoi veut-on faire de cette affaire un sujet tabou ? Telles sont les questions qui taraudent l’esprit de Cheikh Tidiane Niang et compagnie qui se battent depuis 11 ans et qui ont réussi à faire reculer Me Abdoulaye Wade qui, le 26 mars 2003, avait renoncé au stade. En plein Conseil des ministres, il avait demandé au gouvernement de «renoncer au projet d’immeubles initialement prévus sur ce site» et de «procéder à (sa) reconstruction pour lui restituer sa fonction de lieu de sport pour la jeunesse».
Le projet de destruction du stade Assane Diouf date de fin 2003. Mais, c’est en 2008, plus précisément dans la nuit du 24 au 25 février, que les choses se sont accélérées, avec la démolition de la tribune du stade Assane Diouf, à la veille du Magal de Touba.
Au lendemain de cette destruction, qualifiée, à l’époque, d’«acte de vandalisme», par des jeunes de Rebeuss trés remontés contre l’Etat, l’Agence nationale de la Conférence islamique (Anoci) avait décliné toute responsabilité, par la voix de Madior Sylla.