MACKY SALL SÛR DE SA RÉÉLECTION
Le chef de l'État estime que ses potentiels adversaires pour la prochaine présidentielle ne font pas le poids
Pour le président de la République, la présidentielle de 2017 ne sera qu’une formalité puisque, dit-il, il n’a pas d’adversaire pour l’inquiéter.
S’il y a des gens à l’Alliance pour la République et ailleurs qui doutent encore de la réélection de Macky Sall à la présidentielle de 2017, ce dernier, lui, se dit certain de rempiler. La rencontre d’hier avec les maires et présidents de conseils départementaux de son parti au King Fahd Palace a en effet servi de tribune au président de la République pour rassurer ses troupes.
"Nous ne pouvons pas, avec l’aide de Dieu et des Sénégalais, avoir d’incertitudes par rapport à l’issue du prochain combat (la présidentielle) (...) Je respecte toujours mes adversaires, mais vous savez qu’en 2017, nous n’avons pas d’adversaire. (Car), notre travail sera largement suffisant en termes de bilan", a déclaré, sur un ton moqueur et plein d’assurance, le leader de l’APR.
Gonflé à bloc par les résultats obtenus aux élections locales du 29 juin 2014, Macky Sall a même présenté l’APR comme le premier parti du Sénégal après seulement cinq ans d’existence.
"Lorsqu’on a voulu fixer la date des élections locales, rappelle-t-il, des experts de toutes sortes, alternant des émissions (radiotélévisées) et d’avis d’experts, avaient prédit non seulement l’éclatement de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar, mais certains (journaux) même sont allés jusqu’à barrer à leur Une : "La grande pagaille l’APR".
Tandis que "d’autres ignoraient totalement la stratégie qui sous-tendait notre vision d’aller (aux élections) dans la diversité pour susciter toute l’énergie de notre jeune et vaillant parti." Sous cet angle, la présence de la centaine d’élus locaux membres de l’APR à cette rencontre d’hier est une réponse, selon Macky Sall, aux "commentaires malveillants" vis-à-vis de lui et de son parti.
Car, en définitive, nargue le chef de l’Etat, "il n’y a pas photo" entre "son" APR et les autres. Mais faudrait-il qu’il trouve des solutions d’abord au "manque d’ouverture du parti" dénoncé par certains militants présents dans la salle. "Il faut que les gens soient plus ouverts.
A défaut de voir le Président, au moins qu’on puisse rencontrer ses collaborateurs". Une critique que partage Abdourahmane Ndiaye. "Tant que nous ne sommes pas solidaires, nous aurons des difficultés", dit le conseiller politique du Président.
Réduction du mandat
Par ailleurs, Macky Sall a réitéré sa volonté de réduire son mandat de 7 à 5ans. A ce propos, il a tenu à ce que le débat soit "définitivement tranché". "Non seulement, c’est un engagement du candidat que j’étais (car) je ne suis pas quelqu’un qui se dédit. (Mais aussi), il faut avoir une grande capacité de renoncement car mon élection n’a souffert d’aucune tache", justifie le président de la République.
Pour le chef de l’Etat, "la légitimité d’exercer les 7 ans ne peut souffrir d’aucune critique n’eût été (son) choix personnel" ; mais le respect de cet engagement permettra de "montrer qu’en politique, on pouvait donner l’exemple (...) au renoncement parfois de privilèges et aux sirènes du pouvoir."
En effet, le plus important dans "la mission qui (l’a) conduit à la tête du Sénégal n’est pas de compter le nombre d’années passées au pouvoir, mais c’est l’héritage qu’il laissera demain au Sénégal" lorsqu’il quittera le pouvoir.
"C’est pourquoi je ne me suis jamais posé de question si (l’élection de) 2017, sera une victoire ou pas". Avant d’ajouter : "Comme pour le 9 novembre (2009) lorsque je prenais la décision avec vous de frayer un nouveau chemin, je n’ai pas eu de doute que les Sénégalais pourraient nous confier les destinées du pays".
"Politique de rigueur"
Elu le 25 mars 2012, Macky Sall pense que "le challenge pour l’APR" est de poursuivre le travail entamé, de l’amplifier, de l’accélérer "au grand bonheur des populations sénégalaises." A cet effet, il a exhorté les maires et présidents de conseil départemental à qui il a promis de donner plus de moyens, à croire en leur pays.
Toutefois, cette volonté de faire en sorte que "nos villes et nos campagnes ressentent dans le vécu quotidien de chaque citoyen de ce pays les améliorations de nos politiques économiques et sociales", nécessite une rupture.
"C’est la raison pour laquelle j’ai imposé une politique de rigueur", déclare Macky Sall. "Je suis contre le désordre ; contre le gaspillage. Cela veut dire qu’il faut mettre les ressources là où il le faut. Il faut investir sur le capital humain."