Macky Sall veut un Schéma directeur des infrastructures de transport
NOUVELLE POLITIQUE D’INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET DE TRANSPORT
En Conseil des ministres hier, le président de la République a annoncé la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’infrastructure routière de transport en fixant au gouvernement des échéanciers. Et dans le cadre de ce programme, il est désormais envisagé la mise en place d’un permis à point.
Le président de la République veut une nouvelle politique de développement des infrastructures routières et de transport. Il l’a annoncé, hier, lors de la réunion du Conseil des ministres, avant de décliner les contours d’une telle politique.
«La nouvelle politique en la matière doit assurer une répartition équilibrée de l’offre de transports par l’intégration d’un schéma d’aménagement du territoire permettant un maillage optimal du pays», a, en effet, indiqué le chef de l’Etat avant de demander au gouvernement, en complément de la lettre de politique sectorielle des transports, de «définir un Schéma directeur des infrastructures de transport (Sdit) pour assurer une meilleure programmation des réalisations».
S’agissant des infrastructures routières, le chef de l’Etat a souligné que «la priorité devra être accordée à l’amélioration de la densité du réseau revêtu (2,5 km sur 100 km carré, contre 170 pour l’Europe) qui, parce que faible, constitue une limite à l’atteinte du taux de croissance élevé».
Programme autoroutier autour de pôles pour promouvoir l’émergence
Le désenclavement et l’accessibilité des zones rurales est, en ce sens, l’autre préoccupation majeure de Macky Sall qui a invité le gouvernement «à accélérer le projet de réalisation de 1500 km de pistes de production dans le pays à partir de 2014». Il dit également accorder «une attention particulière à la réalisation des programmes de connectivité et qui doivent concerner en priorité les routes nationales».
Le chef de l’Etat a prévenu son gouvernement qu’il accorde du prix à la mise en œuvre d’un programme autoroutier dont le rôle sera essentiel dans l’émergence du pays, en permettant la liaison des principaux pôles générateurs de croissance, avec comme axes prioritaires, Aidb-Mbour-Diamnadio-Thiès-Touba-Fatick-Kaolack et Thiès-Saint-Louis. Et pour cela, Macky Sall engage le gouvernement à assurer, à partir de 2015, un objectif minimal de 50 Km d’autoroutes par an.
Création d’un Fonds national de développement des infrastructures
Concernant le domaine spécifique du transport routier, le président de la République a annoncé que «de nouvelles normes devront être adaptées pour améliorer le service de transports voyageurs, avec des véhicules adaptés, des gares routières modernes». Et face à cette situation, le gouvernement devra assurer la mise en œuvre de la première phase (2010-2015) du plan de déplacement urbain de l’agglomération dakaroise et diligenter le renouvellement du parc d’autobus et d’autocars, de même que les taxis et les camions pour le transport de marchandises et de frets.
Vers un système de permis à points
Macky Sall «a décidé que les schémas de partenariat public-privé seront encouragés pour la réalisation du programme autoroutier», renseigne le communiqué signé par le porte-parole du gouvernement. Un gouvernement qui a du reste été invité par le chef de l’Etat «à mettre en place un Fonds national de développement des infrastructures (Fndi), afin d’assurer le financement durable et innovant du secteur». Il a également été demandé à l’équipe d’Abdoul Mbaye «d’engager une réflexion pour
l’instauration du permis à points et les conditions d’obtention du permis de transport en commun qui tient compte de l’âge des conducteurs».
ELECTRIFICATION RURALE
Le chef de l’Etat demande l’audit de l’Aser et table sur un taux de 60% à l’horizon 2016
L’Etat du Sénégal entend mettre en œuvre un projet de redynamisation et d’accélération urgente de la politique d’électrification rurale. C’est du moins, la volonté du président de la République exprimée, hier, en Conseil des ministres. Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat a, en effet, invité le gouvernement à «engager, sans délai, l’audit organisationnel, technique et financier des projets et programmes d’électrification rurale mis en œuvre par l’Agence sénégalaise de l’électrification rurale (Aser)».
Le chef de l’Etat a ainsi invité le gouvernement à élaborer un plan d’urgence d’électricité rurale (Per-2014-2016) qui permettra au Sénégal d’atteindre un taux d’électrification rurale de 60% à l’horizon 2016, selon le communiqué diffusé par le porte-parole du chef de l’Etat. D’après le ministre de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly, ce plan sera «soutenu, à partir de 2014, par un financement exceptionnel de ressources internes du budget consolidé d’investissements (Bci)».
Macky Sall n’a pas d’ailleurs manqué de recommander au gouvernement de mettre en place un «Fonds national pour l’électrification rurale (Fner) pour soutenir la dynamique de développement du sous secteur et à diligenter l’application de la loi d’orientation sur les énergies renouvelables, à développer l’usage de l’énergie solaire, surtout en milieu rural, et à accélérer la mise en œuvre des accords conclus avec les partenaires du secteur privé», précise le communiqué.