MACKY VEUT METTRE DE L’ORDRE
OCCUPATIONS DE LOGEMENTS ADMINISTRATIFS, EXAGERATIONS DANS LES CONVENTIONS…

Le Chef de l’Etat, Macky Sall a affiché hier, en conseil des ministres, sa volonté de mettre de l’ordre dans l’attribution des logements et bâtiments administratifs. Il a donné l’ordre de procéder à leur recensement physique, avant de souhaiter l’abandon des logements conventionnés « au profit du paiement des indemnités représentatives de logement, pour les ayants droit. »
Le président de la République, Macky Sall a insisté, hier, mercredi, en réunion de Conseil des ministres, sur la «nécessité d’un recensement physique des logements et bâtiments administratifs, en vue de dresser une cartographie de l’installation des services de l’Etat».
Pour les logements conventionnés, le Chef de l’Etat a «souhaité leur abandon progressif, au profit du paiement des indemnités représentatives de logement, pour les ayants droit ». Ces dispositions prises, applicables en premier, dit-il, aux membres du Gouvernement, «devront conduire d’ici 2016, à la fin des conventions à la charge de l’Etat»
Précisons que le président de la République a soulevé la question de la gestion du patrimoine bâti de l’Etat «sur la base des éléments d’informations transmis par l’Agence Nationale du Patrimoine Bâti de l’Etat». Il a vivement déploré la situation actuelle, «notamment le non respect de la réglementation, le défaut de lisibilité dans les affectations, et occupations de logements, les exagérations dans les conventions, les disproportions dans les standings»
En guise de mesures correctives, le Président de la République a invité le Gouvernement à «mettre en place, dans les meilleurs délais, un mécanisme adéquat de rationalisation du système». Rappelons que récemment, le député Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (majorité) à l’Assemblée nationale, avait demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur le patrimoine bâti de l’Etat et sur les logements conventionnés. Selon l’exposé des motifs, le député faisait valoir que « Les conditions d’affectation du patrimoine bâti aux ayants droit restent à éclairer, mais aussi les conditions de recours aux logements conventionnés au profit des démembrements de l’Etat et de ses agents méritent une attention particulière d’autant plus que ces conventions grèvent lourdement le budget de l’Etat».
Moustapha Diakhaté rappelait ainsi que «l’Etat du Sénégal, dans le cadre de l’exercice de ses missions régaliennes, dispose d’un patrimoine bâti pour abriter ses démembrements et loger ses agents. Ce patrimoine ne pouvant pas satisfaire toute la demande, il est fait recours à des conventions avec le privé». Ce, parce que, estimait-il, cette question impacte «fortement sur les dépenses publiques et suscite un questionnement», mais aussi parce que cette situation est «inquiétante» et «ne semble répondre à aucune logique d’efficience ou d’efficacité». Aussi tenait-il à savoir «A quels besoins le patrimoine bâti de l’Etat est censé répondre ? Qu’est-ce qui explique le déficit de l’offre par rapport à la demande ? Quelles sont les conditions de recours aux logements conventionnés », entre autres interrogations.
Par ailleurs, le Président de la République a abordé la gestion du climat social, en évoquant la Conférence sociale et le renouveau du dialogue social. Il a souligné sa volonté de «maintenir un climat social apaisé, afin de bâtir et consolider un consensus, destiné à contribuer à l’émergence de notre pays».
Dans cet esprit, outre les rencontres institutionnelles périodiques, le Président de la République a «engagé le Premier Ministre, à recevoir tous les semestres, les acteurs sociaux et les représentants du secteur privé». Le chef de l’Etat a aussi donné l’assurance qu’il en sera ainsi «pour les Ministres, qui devront, suivant la même fréquence de temps, organiser des rencontres avec les acteurs sociaux, relevant de leur champ d’intervention».
En effet, au titre des textes législatifs et réglementaires, le conseil a adopté :les projets de loi «portant modification de l’article 3 de la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption», «de loi uniforme relative au traitement des comptes dormants dans les livres des organismes financiers des Etats membres de l’Union Monétaire ouest africaine (Umoa)». Et le «Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence pour le logement des Forces armées (Alfa)».