MALI: LES GROUPES ARMES DU NORD REJETTENT LE PLAN DU MINISTRE DE LA RÉCONCILIATION
Ouagadougou, 29 avr 2014 (AFP) - Les groupes armés du nord du Mali ont rejeté dans un communiqué reçu lundi par l'AFP le plan du ministre malien de la Réconciliation visant à relancer le dialogue entre eux et le gouvernement.
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) ont accusé le ministre malien d'avoir concocté de façon "unilatérale" un "plan de pourrissement de la situation", qui risque de "coûter très cher" au Mali.
Le ministre de la Réconciliation Zahabi Ould Sidy Mohamed tient des propos "parsemés de contre-vérités" et "d'incohérences" qui révèlent son "profond amateurisme" et sa "méconnaissance totale des règles et fondements élémentaires de la diplomatie", affirment-ils.
Les groupes armés s'interrogent sur "la crédibilité, les missions et les compétences réelles" du ministre, dont ils dénoncent les "manoeuvres dilatoires et inacceptables", "de nature à rompre le fragile équilibre obtenu au prix de tant de sacrifices".
Selon les grandes lignes de ce plan que l'AFP avait pu consulter dimanche, Zahabi Ould Sidy Mohamed effectuera prochainement une visite dans plusieurs pays voisins du Mali pour convaincre les dirigeants des groupes armés "de rejoindre la table du dialogue".
Il se rendra notamment à Ouagadougou, Nouakchott et Alger, accompagné de l'ancien Premier ministre malien Modibo Kéïta, récemment nommé "haut représentant du chef de l'Etat pour le dialogue inclusif inter-malien".
Les deux responsables maliens rencontreront également les chefs d'Etat des pays visités. "Dans un premier temps, tous les groupes armés du nord du Mali seront invités à participer en Algérie à une réunion exclusivement consacrée à eux, pour qu'il dégagent une plateforme commune, pour harmoniser leurs points de vue avant le début du dialogue", précise le plan.
Selon le ministre malien de la Réconciliation nationale, une fois les "premières démarches effectuées, en principe, dans soixante jours, les négociations directes se dérouleront à Bamako".
Les négociations entre le gouvernement malien et les différents groupes armés, notamment touareg, du nord du Mali avaient repris timidement il y a quelques semaines, chaque partie accusant l'autre de ne pas respecter ses engagements.
Les rebelles touareg ont été des alliés des islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, avant d'en être chassés par une intervention internationale, dirigée par la France et toujours en cours.