MALI: PARIS ET BAMAKO VIGILANTS FACE A LA MENACE TERRORISTE
PARIS, 01 oct 2013 (AFP) - Les présidents français et malien François Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta ont souligné mardi la nécessité de rester "vigilants" face à la menace terroriste au Mali où de nouveaux troubles ont éclaté ces derniers jours, lors d'un entretien à l'Elysée.
"La menace terroriste a subi un coup d'arrêt avec l'intervention franco-africaine, mais elle peut chercher à se reconstituer" et "nous devons rester vigilants", ont fait valoir les deux chefs de l'Etat dans un communiqué diffusé par l'Elysée à l'issue de cet entretien.
Le président malien devait regagner son pays peu après, à l'issue d'une visite en France écourtée en raison des combats qui ont éclaté dans le nord du Mali entre soldats maliens et rebelles touareg, des protestations de militaires insatisfaits dans le sud et de la revendication par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'un attentat suicide mené samedi à Tombouctou.
Ibrahim Boubacar Keïta et son épouse ont été raccompagnés sur le perron de l'Elysée par le couple présidentiel français, une marque d'attention assez rare. Aux journalistes qui souhaitaient l'interroger, le président malien a simplement lancé "tout s'est bien passé".
Selon l'Elysée, M. Keïta a cependant souligné, au cours de l'entretien, qu'il avait "fait de la réconciliation sa première priorité et qu'il avait nommé un ministre de la réconciliation nationale et du développement des régions du Nord".
"Les deux présidents ont insisté sur la nécessité de renforcer les solidarités et la coopération entre les pays de la zone saharo-sahélienne, qui doivent faire face à des enjeux communs en matière de sécurité, mais aussi de gouvernance, de développement ou encore de situation humanitaire", a poursuivi la présidence française.
Celle-ci a par ailleurs assuré que Paris"continuera à soutenir le Mali en maintenant, sur place, une force qui pourra, le cas échéant, venir en appui à la mission des Nations Unies", les deux chefs d'Etat étant par ailleurs "convenus de conclure un accord de défense sur des bases renouvelées et transparentes".
De son côté, François Hollande "a rappelé son engagement aux côtés des autorités maliennes pour la reconstruction du pays", précisant que la France souhaitait "notamment mettre l'accent sur le renforcement des capacités de l'administration et l'appui aux collectivités territoriales".
Toujours selon l'Elysée, "près de 30 millions d'euros de projets sont en cours d'exécution ou d'instruction pour ces deux secteurs sur les 280 millions engagés par la France sur deux ans" tandis que Paris appelle également de ses voeux "la mobilisation de la diaspora malienne dans des projets d'aide au développement".
A l'Elysée, on juge "normal" que des "tensions" et des "poches sporadiques de terrorisme" persistent au Mali, un pays "convalescent qui en train de se reconstruire". Ces tensions, veut-on croire, "vont progressivement se résorber au fur et à mesure du processus de réconciliation".
"Des tensions persistent mais ne les surévaluez pas, le Mali a pris les choses en main", insiste-t-on de même source, qualifiant de "péripétie" les incidents survenus à Kati (15 km de Bamako) dans la garnison de meneurs du coup d'Etat de mars 2012 où quelques dizaines de soldats, mécontents de ne pas avoir obtenu de promotions, ont tiré en l'air et blessé un officier.
Le président malien s'est du reste dit "tout à fait déterminé" à restructurer l'armée lors de son entretien avec François Hollande, confie-t-on de même source.
Quant au calendrier du retrait des troupes françaises qui comptent encore plus de 3.000 hommes au Mali, il reste inchangé, l'objectif étant de ramener les effectifs à un millier de soldats à la fin janvier, précise-t-on à l'Elysée.