MALI : REJET D'UNE MOTION DE CENSURE CONTRE LE GOUVERNEMENT
Bamako, 18 juin 2014 (AFP) - Les députés maliens réunis mercredi en session plénière ont examiné la motion de censure contre le gouvernement du Premier Moussa Mara, qui a été rejetée sans surprise par une large majorité, a constaté un journaliste de l'AFP.
La motion de censure avait été déposée le 13 juin à l'Assemblée nationale par le groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (VRD, opposition) qui, selon le député et chef de l'opposition parlementaire Soumaïla Cissé, entendait réclamer "la démission du gouvernement, avec à sa tête Moussa Mara", l'estimant "incapable de résoudre les problèmes urgents de l'heure" au Mali.
Après environ huit heures de débats en présence du Premier ministre, le texte a été soumis au vote. Il a été approuvé par 24 députés alors que pour être adopté, il devait obtenir les deux tiers des 147 députés composant l'Assemblée nationale, c'est-à-dire 98 députés.
"Donc, la motion de censure est rejetée", a déclaré à la fin du vote le président de l'Assemblée, Issaka Sidibé. Le Rassemblement pour le Mali (RPM), formation du chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keïta, dispose d'une majorité absolue au Parlement avec les élus de partis alliés.
L'opposition compte 22 députés. Les 24 voix en faveur de la motion de censure comprennent donc deux membres de la majorité. Durant les débats, les opposants ont attaqué le pouvoir sur différents sujets, notamment la situation de Kidal (extrême nord-est), ville tombée sous le contrôle de groupes rebelles touareg et arabe en mai après des combats meurtriers avec l'armée malienne.
Les premiers affrontements avaient éclaté à l'occasion d'une visite du Premier ministre à la tête d'une forte délégation dans les trois régions du Nord (Tombouctou, Gao, Kidal). Le gouvernement malien a régulièrement soutenu que des jihadistes ont participé aux combats aux côtés des rebelles.
Puis Bamako et trois groupes armés ont signé un cessez-le-feu sous l'égide de l'Union africaine et de l'ONU. Dans une intervention, Mamadou Gassama Diaby, un député de l'opposition, a lancé à Moussa Mara: "Vous devez présenter votre démission! (...)
C'est votre voyage à Kidal qui a fait perdre une bonne partie de notre territoire au Mali". D'autres opposants ont dénoncé les difficultés des Maliens au quotidien: insécurité, précarité, chômage, cherté de la vie, naufrage de l'éducation entre autres maux dénoncés dans la motion de censure.
"Je ne démissionnerai pas. Ce pays-là, on va le construire, ça va être difficile, mais on va le construire quand même", a soutenu Moussa Mara.