MALI : SANOGO, CHEF DES PUTSCHISTES DE 2012, A ARRÊTE SA GRÈVE DE LA FAIM
BAMAKO, 25 mars 2014 (AFP) - Le meneur du coup d'Etat militaire de mars 2012 qui avait plongé le Mali dans le chaos, Amadou Sanogo, incarcéré depuis fin 2013, a arrêté une grève de la faim entamée il y a moins d'une semaine pour protester contre son transfèrement, a dit à l'AFP mardi son avocat.
"A notre demande, le général Amadou Sanogo a arrêté dans la nuit de lundi à mardi sa grève de la faim", qu'il observait depuis le 19 mars pour dénoncer son transfèrement de Bamako, la capitale, à Sélingué (140 km au sud de Bamako), a affirmé Me Tiessolo Konaré.
Il "se porte mieux, même s'il est un peu affaibli", a ajouté Me Konaré, qui lui a rendu visite. Avant le coup d'Etat qui a renversé le 22 mars 2012 le régime du président Amadou Toumani Touré, Amadou Sanogo était un obscur capitaine de l'armée malienne. Il a ensuite été promu général avant de tomber en disgrâce.
Depuis novembre 2013, M. Sanogo et une vingtaine de ses proches ont été inculpés et incarcérés pour "complicités d'enlèvement, enlèvement et assassinats" dans le cadre d'une enquête sur la disparition de soldats surnommés "Bérets rouges" opposés au putsch.
Et depuis début décembre 2013, plusieurs corps soupçonnés être ceux de militaires disparus ont été retrouvés dans différents charniers dans des zones proches de Kati, ville-garnison à 15 km de Bamako, qui fut le quartier général de Sanogo et de ses hommes.
Dans les mois qui ont suivi le coup d'Etat, Sanogo et ses hommes ont été accusés de nombreuses violences à l'encontre de Bérets rouges ainsi que contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile.
Le coup d'Etat du 22 mars 2012 a précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés, incluant des rebelles touareg et des jihadistes. Les islamistes ont ensuite pris l'ascendant sur leurs alliés rebelles touareg, qu'ils ont évincé des trois régions du Nord, qu'ils ont occupées pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013.
Ils en ont été en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée à l'initiative de la France le 11 janvier 2013 et toujours en cours.