MAMADOU BADIO CAMARA, NOUVEAU PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR SUPREME
HOMME DU SERAIL
Le Quotidien avait vu juste, en annonçant dans sa livraison, du mardi 16 juillet dernier, que Mamadou Badio Camara était pressenti au poste de Procureur général près la Cour suprême, en remplacement du Juge Abdoulaye Gaye, qui a fait valoir ses droits à la retraite, depuis le 30 juin dernier. Mais, il faut dire que, le choix n’était pas très difficile à faire à la lecture du parcours académique et du vécu professionnel de l’homme.
Âgé de 61 ans, Mamadou Badio Camara est véritablement un homme du sérail. C’est en effet, entre 1975 et 1977, qu’il a fait des études postuniversitaires à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), avec à la clef un brevet de Magistrat en juillet 1977.
En 1975, il a obtenu sa licence en Droit privé, option judiciaire, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Et 24 ans plus tard, c’est-à-dire en 1999, il a passé un séjour de trois semaines à la Cour de cassation française pour étudier son organisation et son fonctionnement, la procédure d’audience et la méthodologie de rédaction des rapports et des arrêts.
Auparavant en 1998, il a été à Kadoma (Zimbabwe) où il a étudié les peines alternatives à l’incarcération, étude des peines de substitution aux emprisonnements de courte durée : travail d’intérêt général, sursis avec mise à l’épreuve etc…
Un an avant, à Bordeaux, il a été à l’Ecole nationale de la magistrature, pour subir une formation de formateur de magistrats de 45 jours. Tout comme, il a fait un stage de 45 jours, sur la gestion et l’administration d’une présidence de Tribunal et d’un Parquet au plan des ressources humaines, du matériel et du traitement des procédures.
Aussi, a-t-il fait le Canada précisément au Québec, la Belgique ou encore les Etats-Unis en 1992, pour un tour d’observation du système judiciaire américain : séances de travail avec des magistrats et avocats, assistance aux audiences, visites de commissariats de police et de centres de détention à New York, Washington, New Orléans, San Francisco et Sacramento.
A propos de ses fonctions, il a été depuis novembre 2008, le président de la Chambre criminelle de la Cour suprême, cumulativement avec les fonctions de Secrétaire général de la Cour suprême du Sénégal. Son curriculum vitae assez balèze a aussi mentionné sa nomination, en juillet 2004, en qualité de Procureur général près la Cour d’appel de Saint Louis avec maintien dans les fonctions de Secrétaire général de la Cour de cassation.
Il a été aussi Conseiller à la Cour de cassation, Procureur-adjoint au Tribunal régional hors classe de Dakar, Substitut général au Parquet général de la Cour d’appel de Dakar, procureur de la République à Ziguinchor, procureur de la République à Kaolack, premier substitut du procureur à Dakar ou encore substitut du procureur à Dakar.
Bref, c’est un homme qu’il faut à la place qu’il faut et en faisant ce choix, les autorités s’inscrivent dans la continuité. Car pour la nomination à ce poste, «l’ancienneté a toujours été l’un des principaux critères». Le chef de l’Etat n’a pas voulu provoquer une révolution, même si de nombreuses voix avaient plaidé pour la nomination d’une femme dans la mesure où le poste du premier président de la Cour suprême est occupé par un homme.