MAMADOU NDOYE «MET EN DEMEURE» LA MAJORITE PRESIDENTIELLE
CONSTRUCTION DU SENEGAL, LUTTE CONTRE LES INONDATIONS…

Mamadou Ndoye, le nouveau secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), est formel. La coalition Bennoo Bokk Yaakaar se doit de reconsidérer sa posture quant à la construction envisagée du Sénégal. En pour cause, selon le patron des Jallarbistes qui était l'invité de l'émission politique Objection de Sud Fm, « la coalition au pouvoir n'a pas encore entamé des discussions sur l'avenir, sur quel Sénégal voulons-nous avoir dans 10, 15, 20 ans ». Tirant dès lors la sonnette d'alarme, Mamadou Ndoye a invité la mouvance présidentielle à se pencher d'urgence sur la problématique de la construction du pays. Parlant des inondations récurrentes, il a fustigé la politique du gouvernement de réaction aux situations et à l'urgence.
La construction du Sénégal, au lendemain de la destitution du pouvoir libéral qui a dirigé le Sénégal, pendant une dizaine d’années, est aujourd’hui un impératif pour la coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui a investi Macky Sall comme quatrième président de la République. C’est la conviction de Mamadou Ndoye, le secrétaire général de la Ligue démocratique (LD) qui ne pense pas moins que la mouvance présidentielle tarde encore à matérialiser les discussions devant accompagner cette construction du Sénégal. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm, le nouveau patron des Jallarbistes qui a succédé à Abdoulaye Bathily lors du dernier congrès de la LD a affirmé que « la coalition au pouvoir n’a pas encore entamé des discussions sur l’avenir, sur quel Sénégal voulons nous avoir dans 10, 15, 20 ans ». Et le premier des «Jallarbistes» d’ajouter : «pour le moment, la coalition a servi à enlever Wade, à élire Macky Sall. Maintenant, ça doit servir à construire le Sénégal. Nous n’avons pas encore commencé à discuter et il est temps de commencer cette discussion».
Assez critique envers la mouvance présidentielle, Mamadou Ndoye ajoutera que Bennoo Bokk Yaakaar ne doit pas rester comme une coalition qui s’est occupée à organiser une élection. « Il faut des initiatives pour entamer cette discussion ». Et le leader de la Ld de prévenir sans fioritures que son parti veut que cette situation change pour aller vers la construction du Sénégal. Se prononçant par ailleurs sur l’Apr et des membres du parti du chef de l’Etat qui veulent gérer seuls, Mamadou Ndoye a fait remarquer que « même quand un parti gagne des élections et qu’il considère que, pour gouverner il a besoin d’une coalition, il doit rendre cohérente cette coalition. Et la base de la cohérence d’une coalition, c’est de discuter sur ce qu’on veut construire».
Les inondations récurrentes qui frappent certaines parties du Sénégal n’ont pas été occultées par le secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld). Mamadou Ndoye considère à ce niveau qu’il faut rompre avec les causes du problème plus qu’avec le problème lui-même. «La question de la mise en œuvre d’une politique permettant aujourd’hui de faire face à cette situation se pose. Et on s’interroge sur la capacité du gouvernement, non seulement d’élaborer la politique efficace dans cette situation, mais de mobiliser les moyens nécessaires pour faire face à une situation aujourd‘hui intolérable pour les populations». Le mal étant déjà fait, le patron des Jallarbistes trouve qu’il faut remédier nécessairement. « Le mal est là et c’est le fait d’y remédier qui est beaucoup plus difficile que de le prévenir. On déplace donc les populations, en essayant de leur assurer l’accès à l’éducation et à la santé. Mais si on est face à une politique de réaction aux situations, il est clair qu’on se situe très souvent dans l’urgence», a-t-il argué.
Allant plus loin dans cette problématique des inondations, Mamadou Ndoye dira que «pour rompre avec cette situation, il faut d’abord faire un bilan de ce que nous avons fait pendant 40 ans, évaluer les résultats, la cause de ces résultats et voir comment nous pouvons rompre, non avec les problèmes, mais avec les causes ». Et d’asséner sans détours : « C’est à partir de là qu’on se projette dans le futur en disant : voilà où nous en sommes aujourd’hui, voilà les défis qu’l faut relever, voilà les contraintes qu’il faut gérer, nous voulons dans 10, 15 ou 20 ans en arriver là », tout en estimant que la planification à long terme d’un programme bien conçu est sans doute la panacée.