MANCHESTER CITY, LA CRISE EST LÀ
La "crise", le mot qui fait peur, a enfin été lâché par l'expérimenté Manuel Pellegrini, impuissant depuis plusieurs semaines à enrayer la chute de Manchester City, encore battu par le CSKA Moscou mercredi en Ligue des champions (2-1).
Le coach chilien a beau préciser qu'il s'agissait du manque de "confiance" plus que de "résultats", ce qui est quand même le cas en C1 avec 2 points et 0 victoire en quatre matches, l'expression fait froid dans le dos du champion d'Angleterre.
En Premier League, les Mancuniens occupent certes la 3e place, mais ils sont aussi à six points du leader.
Car avec toutes ses stars, l'équipe, même vieillissante, ne devrait pas être à la merci d'une 3e élimination européenne en quatre ans dès les poules. Pourtant elle déjoue depuis août et n'a jamais enchaîné plus de deux victoires d'affilée.
L'an passé non plus ce n'était pas extraordinaire début novembre, mais on sentait que ce n'était qu'une question de réglages, que le meilleur allait venir. Cette saison, les supporteurs se demandent s'ils n'ont pas déjà vu l'essentiel.
Dès lors, le rebond contre Manchester United (1-0) est oublié et, après cette troisième défaite en quatre matches, les derniers verrous pourraient bien avoir sauté.
Dans la foulée du revers contre les Moscovites, les critiques à boulets rouges des anciennes gloires devenues consultants ont plu sur l'équipe et son entraîneur, salué il y a quelques mois après un doublé pour sa première saison en Angleterre.
"Il y a quelques mois, on disait que c'était des joueurs de classe mondiale mais on sait maintenant que ce n'est pas le cas, car de tels joueurs réagissent dans le dur, alors que depuis un mois on ne voit pas vraiment ça, regrette Graeme Souness. On a vu des joueurs absents, qui ne veulent pas du ballon, qui contrôlent trop la balle. Cela signifie qu'il n'y a pas de jeu d'équipe".
'L'ombre de l'équipe du printemps'
"Le problème, ce n'est pas le système qui a bougé en seconde période, ce sont les joueurs, car rien n'a changé ensuite, poursuit Jamie Redknapp. L'entraîneur devait être fou".
"Conserver un titre, cela demande des qualités spéciales et là, tout s'est écroulé en quelques mois. Ils ne sont plus que l'ombre de l'équipe du printemps et ils ont fait un sacré bond en arrière", a repris l'Ecossais.
Plus grave, Pellegrini se retrouve maintenant directement exposé, et les comparaisons avec la fin de règne de Mancini n'ont pas tardé.
"Avec l'Italien, on disait que les cadres n'étaient pas trop contents et cela a fini par lui coûter sa place, a rappelé Redknapp. Avec ces résultats, son successeur est à son tour sous très haute pression".
"Cela doit s'arrêter, a réclamé l'ex-attaquant citizen Nial Quinn. Les joueurs doivent se relever, pour eux et aussi le manager. Je ne pense pas qu'il va être viré maintenant, ce ne serait pas juste, mais si ça continue et que les joueurs ne l'aident pas il va avoir de sérieux problèmes. Tout le monde a maintenant le droit de s'interroger sur lui".
La tonalité des propos de Pellegrini et l'aveu de son constat d'échec après la débâcle n'incitent pas à l'optimisme.
"C'est difficile de comprendre pourquoi la prestation de certains joueurs clés a été si faible, a-t-il reconnu. C'est une période étrange et cela ne concerne pas uniquement la C1. Cela fait deux semaines qu'on ne joue pas normalement. On doit trouver pourquoi, la raison à tout ça". L'inquiétant, c'est qu'il ne semble pas en avoir la moindre idée.