MARSEILLE: ANIGO, L'INTÉRIMAIRE QUI POURRAIT PROLONGER
"S'il faut aller plus loin dans l'intérêt du club...": propulsé samedi au poste d'entraîneur de Marseille, pour assurer officiellement un court intérim avant le nomination d'un successeur à Elie Baup limogé, José Anigo n'a pas écarté vendredi une prolongation de son 3e passage sur le banc.
Figure historique du club, tour à tour joueur de la génération des Minots qui avait fait remonter l'OM en première division lors de la saison 1983-1984, puis entraîneur à deux reprises et enfin directeur sportif, Anigo, à 52 ans, a traversé toutes les époques, sous les ordres de différents présidents dont il s'est attaché la confiance.
En conflit ouvert avec Didier Deschamps en 2011-2012, Anigo forme ensuite avec Elie Baup, un tandem qui connaît la réussite sous la forme d'une 2e place en L1 à l'issue de la saison 2012-2013.
Et quand l'OM est "rattrapé", selon le président du club Vincent Labrune, "par le principe de réalité, avec 50% de défaites" (11 sur 22 matches), c'est tout naturellement vers son fidèle lieutenant que se tourne l'homme de confiance de l'actionnaire principale Margarita Louis-Dreyfus.
Anigo, qui avait déjà assuré deux intérims par le passé, en 2001-2002 puis en 2004 après le limogeage d'Alain Perrin, a pris les rênes de l'équipe "au minimum jusqu'à la trêve", a expliqué lundi Labrune, ouvrant donc la porte à un intérim prolongé.
"Je ne veux pas me projeter plus loin que le 22 ou 23 décembre car j'ai appris dans ma vie que demain n'existait pas", a pourtant affirmé Anigo vendredi devant la presse, une référence à peine dissimulée aux derniers mois très difficiles qu'il a traversés, marqués par l'assassinat en septembre de son fils Adrien, 30 ans, tué par balles dans les quartiers Nord de Marseille.
Mais s'il assurait encore récemment qu'il ne choisirait pas Marseille pour redevenir entraîneur, l'ex-défenseur latéral maîtrise aussi l'art du contre-pied.
"Vomir" la défaite
Rester jusqu'en mai, "je ne sais pas si c'est dans mon intérêt, a-t-il ajouté vendredi. Je l'ai dit et je le répète, quand on vieillit on est différent. Je vis sans calculer demain, je n'irai pas plus loin. Mais s'il faut aller plus loin dans l'intérêt du club, on en reparlera (avec le président) mais ce n'est pas programmé dans ma tête".
Si Labrune affirmait lundi qu'il n'avait pas pour l'heure en tête le nom d'un successeur, et qu'il n'avait "même pas le début d'une shortlist", Anigo "espère qu'on trouvera l'entraîneur idoine".
"La gestion de cette situation demande réflexion, souligne encore le successeur intérimaire de Baup. On ne peut pas prendre quelqu'un pour prendre quelqu'un. Il faut prendre quelqu'un qui s'installe dans un projet de 2 ou 3 ans".
Après des débuts difficiles mercredi face à Dortmund (défaite 2-1) en Ligue des champions, à la tête d'une équipe qui certes s'est vite retrouvée à dix, Anigo a tout de même vu des raisons d'espérer car "l'état d'esprit y était".
Pour lui, l'OM qui reste sur trois défaites d'affilée toutes compétitions confondues "ne doit pas s'habituer à la défaite, il faut la vomir".
Mais sur les trois rencontres qui restent à disputer d'ici la trêve, à Lyon dimanche, puis au Vélodrome mercredi face à Toulouse en 8e de finale de Coupe de la Ligue et le 22 décembre face à Bordeaux lors de la 19e journée de L1, l'OM devra probablement montrer autre chose que du courage et de l'envie, car sans résultats, la question de l'avenir d'Anigo au poste d'entraîneur se posera.