MATAR BA EN TERRAIN MINÉ
MINISTÈRE DES SPORTS
Installé lundi dans ses fonctions, le nouveau ministre des Sports, Matar Ba, qui a manifesté sa volonté de développer le sport sénégalais, va faire face à plusieurs dossiers chauds.
La passation de service entre le ministre des Sports sortant, Mbagnick Ndiaye, et son successeur Matar Ba avait pris des allures de fête. Militants et sympathisants étaient venus aduler le nouveau patron des Sports et le soutenir moralement. Un geste que devrait bien apprécier M. Ba. Parce que le maire sortant de Fatick en a vraiment besoin. Il atterrit dans un département à problèmes. L’ancien président de l’Organisme national de coordination des activités de vacances (Oncav), qui veut développer le sport à travers la réalisation d’infrastructures, sera confronté à des situations difficiles à gérer.
L’arène nationale
“En parfaite synergie avec le mouvement associatif, je compte imprimer à chaque programme du département un traitement spécifique”, a dit Matar Ba. Le message est clair et le projet de construction de l’arène nationale le vaut bien. Car c’est le terrain le plus infecté par les “mines”. Désirée et rejetée à la fois, l’arène nationale est au centre de rudes combats. Le nœud du conflit reste le site devant abriter le futur joyau. D’un côté, ceux qui sont pour l’érection de l’infrastructure au Technopôle ; de l’autre, ceux qui désapprouvent et qui continuent de faire pression sur le gouvernement. Même si Mbagnick Ndiaye a annoncé que “l’avant-projet est lancé” avec “un milliard quatre cent millions de francs Cfa disponible dans le trésor”, la situation est loin d’être décantée.
Les stades LSS et Demba Diop
L’autre chantier du nouveau ministre reste la réhabilitation des stades Léopold Sédar Senghor et Demba Diop. Face aux échéances toutes proches qui attendent le Sénégal, ces programmes sont très pressants. Les Lions vont bientôt accueillir l’Egypte (5 ou 6 septembre) en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football alors que les travaux ne sont pas encore terminés. Récemment, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, avait fait part de son inquiétude face à la lenteur des travaux. Le Sénégal sera aussi hôte de la prochaine Can juniors en février 2015. Il devra poursuivre la politique de construction des stades régionaux.
Les équipes nationales
C’est l’une des urgences du moment. Quasiment toutes les équipes nationales sont au front. Les Lions U17 de foot doivent disputer la manche retour des éliminatoires après le nul obtenu dimanche dernier à Lomé face aux Eperviers cadets. Leurs grands frères qui accueillent l’Afrique à la Can 2015 ont besoin de bonnes conditions pour bien réussir leur événement. La sélection A va descendre sur le terrain en septembre pour les éliminatoires de la Can 2015 au Maroc. Un programme difficile à gérer puisque le marathon se déroulera en un temps record, la Confédération africaine de football (Caf) ayant calé les six journées sur trois mois.
Les basketteurs sont aussi là, eux qui sont entrés en regroupement depuis lundi en vue de la Coupe du monde en Espagne (du 30 août au 14 septembre). Le ministre doit œuvrer pour que la Tanière ne revive plus les mêmes incommodités du passé.
Face à toutes ces épineux dossiers, Matar Ba a peut-être raison de dire qu’il compte mettre en place une méthode participative de gestion du sport national, dans un contexte “difficile où “tout se décline en priorités et en urgences”.
Les autres sports
Les autres disciplines (Athlétisme, Scrabble, jeu de dame, handball, judo, rugby, karaté, taekwondo, voile, natation, tennis, pétanque, sports équestres...) se sont toujours plaintes d’être des laissées pour comptes. Certaines d’entres elles représentent bien le Sénégal sur le plan international avec des médailles mais s’estiment non considérées par les pouvoirs publics. Comment Matar Ba pourra-t-il rééquilibrer le traitement entre fédérations ? A lui de bien jouer sur tous ces terrains, au risque de s’en sortir avec beaucoup d’égratignures. Ce département a déjà connu trois ministres en deux ans et trois mois : El Hadj Malick Gackou, Mbagnick Ndiaye et lui).
Les violences dans les stades ne sont pas à oublier.