MBOW ET CIE N’ONT PAS A DECIDER DE L’AVENIR DU PAYS !
MOUHAMADOU MBODJ, COORDONNATEUR DU FORUM CIVIL
Il n’y a pas que le Parti démocratique sénégalais qui pense que Mbow et son équipe ne peuvent décider de l’avenir du pays. Mouhamadou Mbodj du Forum civil, membre actif des Assises nationales, est également du même avis.
La Commission nationale de réforme des institutions (Cnri), pilotée par Amadou Mactar Mbow, ne fait pas l’unanimité autour d’elle. L’opposition n’est pas seule à déplorer le modus operandi qui a abouti à la création de cette commission. Invité de l’émission Objection de Sud Fm hier, le coordonnateur général du Forum civil, Mouhamadou Mbodj a lui aussi soulevé des objections sur le contenu de la Cnri. A l’en croire, créer une commission de cette nature ressemble quelque peu à remettre en cause les Assises nationales dont il pense que les conclusions n’ont pas été suffisamment valorisées.
«On ne peut pas refuser de faire un bilan sur la valorisation des conclusions des Assises et passer tout de suite à une Commission de réforme des institutions. Avons-nous suffisamment valorisé les conclusions des Assises de 2009 à 2012 ? Ce n’est pas le cas ! On en a essayé certaines conclusions comme la déclaration de patrimoine, le processus consultatif… Avons-nous ouvert une perspective politique à ces conclusions en présentant un fond tamisant à l’élection de 2012 ? Non !», regrette-t-il.
Selon lui, une telle démarche induirait trois hypothèses : «Soit les Assises, dans certaines de ses conclusions, sont dépassées ; dans ce cas, on a besoin d’une actualisation. Soit les Assises estiment qu’il y a eu des questions manquantes dans la réflexion ; là, on prolonge la méthodologie de travail qui ne nécessite pas une consultation citoyenne. Enfin, la troisième hypothèse, on estime tout simplement que les conclusions des Assises se sont montrées inopérantes ; Si c’est le cas, on recommence à zéro. A mon avis, il devait faire la commande de réformes, c’est-à-dire faire une liste des réformes qu’il juge nécessaires pour le moment. Ainsi, la commission pourra se focaliser sur cela.»
Toujours dans ce chapitre, Mouhamadou Mbodj pense «qu’il n’appartient pas à la Cnri, seule, de décider du sort du pays. Ils (les membres de la commission) ont la responsabilité de consulter les gens».